@njama
Je ne comprends pas tout ce que vous écrivez mais je vais à nouveau essayer d’expliquer qu’il y a eu une révolution.
Une série de révolutions éclatent en Tunisie, Egypte, Yemen, Syrie. Elles sont différentes par les causes du déclenchement et par beaucoup de points dans leur déroulement mais elles ont toutes en commun d’être des mouvements d’opposition à des dictatures. Comme elles se situent en plus dans des pays arabes proches les uns des autres, il est souvent admis qu’elles participent d’un même mouvement. Ce qui est certain c’est que dans tous les états de la région (qui sont tous capitalistes) les puissants (capitalistes et dirigeants) ont été inquiets. Qu’ils aient été touchés ou non dans leur propre pays, tous ont voulu que soit mis rapidement un terme à cette propagation de la contestation. Sont notamment concernés par cela les Emirats, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar, le Liban...
Dans deux pays les dirigeants se retirent (Tunisie et Egypte). Une grosse différence entre la Syrie et les autres pays c’est qu’au lieu de se retirer pour calmer le jeu el-Assad fait tout pour s’accrocher au pouvoir et la situation s’envenime. Ce qui aurait dû être réglé en quelques mois par la recherche d’une solution purement syrienne devient un conflit dans lequel une quantité de pays vont intervenir. Si el-Assad avait démissionné en même temps que son gouvernement, le problème aurait été réglé probablement au mois de juin or, c’est le moment où il choisit de tout envenimer. C’est notamment à ce moment qu’il libère les djihadistes qui étaient dans ses prisons. Le premier ministre avait démissionné dès la fin mars. Le gouvernement avait laissé la place à un nouveau cabinet. Il y avait déjà entre 30 et130 morts selon les sources. Si on compare à ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte, il était temps qu’el-Assad s’en aille.
Le résultat dix ans plus tard ce n’est plus entre 30 et 130 morts mais 390 000 morts... et tout le reste. Je ne reprends pas ici les chiffres qui sont dans mon article. La Syrie est un pays sinistré, détruit.
Il y a eu une révolution parce que tout le pays s’est mobilisé. Je le répète des millions de personnes ont manifesté et ont réclamé plus de liberté. Mais el-Assad n’a eu de cesse que d’organiser des ripostes en mobilisant toutes ses troupes c’est à dire l’armée et les forces de police mais en essayant aussi de mobiliser une partie de la population avec ses énormes moyens de communication parce que tous les médias sont dans ses mains. Dans ces révolutions les réseaux sociaux ont eu une grande importance. C’était le seul moyen de communication non gouvernemental.
Il y a eu aussi une révolution parce que des organes de double pouvoir se sont mis en place. Face à une violence qui a rapidement gagné tout le pays avec principalement la mobilisation des djihadistes contre la révolution syrienne le peuple devait se défendre. En effet, je le répète, les dirigeants des pays avoisinants voulaient à tout prix que ce mouvement révolutionnaire cesse. Ils ont tout fait pour mobiliser les djihadistes contre la révolution (Qatar, Arabie Saoudite, Emirats, Turquie et bien sûr El-Assad lui même qui libère les djihadistes). La population crée ses propres structures de pouvoir tout simplement parce qu’il faut qu’elle s’organise par quartier ou par ville pour résoudre tous les problèmes : l’alimentation, les soins... mais aussi parce qu’il faut qu’elle se défende. Or une quantité d’armes va transiter en Syrie pour une quantité de groupes armés mais la population qui s’est révoltée et qui veut maintenant se défendre se fait massacrer de toute part car elle manque cruellement d’armes.
Si cela n’est pas une révolution alors il faut me dire ce que c’est.