@Yann Esteveny
Je n’ai pas foi qu’au nombre mais il faut sortir des douces rêveries.
Vous ne me croyez pas : alors quand le Pass sera obligatoire pour aller dans un restaurant, allez dans un restaurant et refusez l’exigence du Pass. Vous serez, gentiment, du moins je l’espère, reconduit à la sortie. Si vous y allez à 5 ou 10, et que tous les jours plusieurs autres personnes font la même chose, la situation sera rendu intenable. Ceux qui auront accepté le Pass pourront voir de visu l’Apartheid et les restaurateurs verront une part importante de leur clientèle s’évaporer. Il s’agit ici d’ouvrir les yeux à ceux qui n’ont pas encore compris et que seule la confrontation avec l’Apartheid effectif, avec le réel, devrait permettre de prendre conscience que la société a dérapé. Si vous êtes seul, vous n’arriverez à rien, et vous aurez même
votre amende.
Je crois que ceux qui ont compris ce qui se passe s’infligent une violence quotidienne à eux mêmes depuis une année mais cette violence ne fait rien changer. On ne peut assister à la désagrégation du monde en s’infligeant une violence en guise d’échappatoire. Les martyrs ont rarement influencé le cours des choses.
Cher M. Esteveny, moi pas plus qu’un autre, ne possède les clefs qui nous ouvrirons les portes d’un monde meilleur et plus humain mais l’humanité tire sa force de sa solidarité, de la capacité des individus à se rencontrer, échanger, partager. Rester seul et isolé est la pire des choses. Ma foi au nombre, si elle existe, n’est pas la foi des comptables et des financiers, elle est celle d’un homme qui assiste au délitement des relations sociales avec le cruel sentiment de son impuissance.
Utilisons notre énergie à nous rapprocher et à trouver des solutions pour survivre au cauchemar que l’on nous prépare. Incontestablement nous devons prendre une autre direction dans notre vie mais cette autre direction ne doit pas être le voyage d’un solitaire dans un monde dévasté.