@Yann Esteveny
Vous dites : Ce restaurateur ne remettra pas en question le principe de cette société d’Apartheid
En fait ça n’a pas d’importance. Que le restaurateur ait ou non médité sur l’apartheid n’a aucune incidence. Si au moins (par exemple) 50% des restaurateurs voient une partie conséquente de la clientèle partir, sauf à ne pas appliquer la loi sur le pass, c’est effectivement par intérêt qu’ils enfreindront la loi. Leurs représentants professionnels seront conduits à réclamer l’abrogation du pass. Parallèlement il y aura des politiciens, des journalistes, des avocats et plein d’autres, qui sortiront des articles sur cet événement, où il sera question de discrimination, de principe d’égalité, en gros de libertés publiques. Face à la réalité du refus populaire, même partiel du moment qu’il est conséquent, des revendications des restaurateurs et des analyses intellectuelles, le pouvoir ne pourra pas persister. Au départ il y aura peut-être juste une exception pour les restaurants, mais d’autres seront décidées ensuite jusqu’à disparition complète du pass.
Et au fond, le restaurateur qui refuse le pass, que fait-il en pratique sinon traiter tous ses clients de la même manière, sans les discriminer, parce qu’il vit dans un pays où c’est la norme ? Oui il le fait par intérêt, mais c’est ça aussi le principe d’égalité, pouvoir faire des affaires avec tout le monde.
Donc oui le nombre est essentiel, et si le restaurateur n’invoque pas le principe d’égalité quand il accepte des clients sans pass, il applique néanmoins ce principe que d’autres ne manqueront pas de rappeler.