« La République se meurt et devient une coquille vide », « Le Peuple est méprisé et brutalisé », « Apartheid », « Le pouvoir est en roue libre », « la dictature qui se met en place », « le système fou qui détruit nos vies, la logique et nos libertés », etc., « Peuple, rassemble-toi et restaure la République ! »
(baisser de rideau, clap clap clap, applause)
Quelle éloquence, quelle grandiloquence !
Rappelons donc de quoi on parle : un vaccin, déjà administré à plusieurs milliards de personnes sur terre, sans avoir produit l’hécatombe que d’aucuns prédisaient, et qui semble même fonctionner pas mal - son taux d’efficacité a l’air par exemple bien supérieur à celui contre la grippe (qui est, ne l’oublions pas, un nouveau vaccin tous les ans, sans que ça ait l’air de gêner grand monde)
A propos de vos comparaisons hasardeuses : pour rappel, l’Apartheid en Afrique du Sud était basé sur des critères éthniques ou raciaux, pas sur un choix personnel ; les trains des années 40 n’avait pas pour but d’empêcher les gens d’aller boire un verre dans un bistrot, ils les emmenaient à la mort.
Quand vous dites « le peuple est seul », vous asservissez le peuple à votre cause, sans lui demander son avis : je suis citoyen, je suis une partie du peuple et je ne me sens pas seul, se faire d’autorité la voix du peuple tout entier est plus une attitude d’apprenti dictateur que de philosophe éclairé, je trouve.
Vouloir que des personnes qui partagent les mêmes idées se regroupent pour avoir plus de poids et de visibilité, c’est bien, c’est sain et salutaire. Prétendre pour arriver à ses fins que ces opinions-là sont celles du « Peuple » tout entier (avec une majuscule), c’est suspect. Accuser ceux qui ne les partagent pas de « collaborer avec l’indicible », c’est malsain et répugnant - en plus d’être incohérent, puisque c’est se comporter comme ce que l’on prétend dénoncer.
Bref, faites un peu de bruit si vous voulez mais restez modeste, ne prétendez pas parler au nom d’un Peuple tout entier qui serait devenu muet - le peuple « antivax » n’a finalement pas l’air si... peuplé 