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Commentaire de Jean Dugenêt

sur De la mort de Lénine à la prise du pouvoir par Hitler


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 4 octobre 2021 16:23

@Opposition contrôlée
Je ne sais pas si je vais avoir le courage d’aller jusqu’au bout mais j’ai commencé à écrire quelques lignes sur Aymeric Monville. Je vous les livre.
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Aymeric Monville vole au secours des staliniens.

Nous n’avions rien vu venir comme nouvelles calomnies staliniennes depuis un bon moment. Celui qui vient à la rescousse de Staline s’appelle Aymeric Monville. Il s’est manifesté plusieurs fois sur RT France, la télé de Poutine. Le nationalisme de Poutine s’accommode en effet mal du trotskisme. Pour défendre l’éternelle grande Russie, il faut en effet défendre la Russie des tsars mais aussi celle de Staline. Du point de vue de Poutine, c’est en effet l’armée de Staline qui a gagné la deuxième guerre mondiale alors que, du point de vue des trotskistes, ce sont les travailleurs, et plus particulièrement ceux de Russie, qui ont vaincu le nazisme en se sacrifiant en grand nombre. Ils ont gagné malgré la politique aberrante de Staline. Celui-ci avait en effet littéralement décapité l’armée rouge en fusillant tous ses généraux. Il avait en plus signé le pacte Hitler-Staline. Lors du départ de l’opération Barbarossa et dans les jours qui ont précédé, il a refusé de croire ce que ses propres services lui disaient. Il était certain qu’Hitler respecterait ses engagements et, qu’en conséquence, il n’attaquerait pas la Russie. Il est resté quelques jours sans réagir, autrement qu’en se saoulant, laissant l’armée russe désorganisée se faire enfoncer par les troupes nazies. Mais, répétons-le, malgré la politique de Staline, le peuple russe, à force d’immenses sacrifices est venu à bout du nazisme.

Le nationalisme de Poutine ne l’incite pas à tenir le discours des trotskistes. Pour lui la Russie de Staline doit être grande comme était grande la Russie des tsars… et celle de Poutine.

Aymeric Monville, se met donc tout entier au service de Poutine et il en vient tout naturellement à défendre les pires stalineries. Les éditions Delga, dont il est le responsable, ont en effet entrepris de reprendre et de régénérer toutes les calomnies des staliniens en publiant notamment des traductions des livres de Grover Furr aux titres significatifs : « Les Amalgames de Trotsky » et « Khrouchtchev a menti ». Nous imaginons bien, sans les avoir lus, de quoi il s’agit. Tout comme Annie La Croix Riz, il regrette le rapport de Khrouchtchev contre les « abus du culte de la personnalité » qui ouvrait la voie à une période de timide déstalinisation en Russie. La Wikipédia nous informe de ce que ce Grover Furr est capable d’affirmer :

« Il a été critiqué pour avoir nié les crimes de Staline. Il a affirmé que le génocide de l’Holodomor était une invention nazie, que le massacre de Katynn’avait pas été commis par le NKVD soviétique, mais plutôt par le Schutzstaffel. Il a également affirmé que tous les accusés des procès de Moscou étaient coupables, que « pas une seule déclaration spécifique » de Khrouchtchev dans son « rapport secret » de février 1956 « ne s’est avérée vraie », que le pacte Molotov-Ribbentrop devait préserver, plutôt que d’attaquer la Pologne, et que l’Union soviétique n’a pas envahi la Deuxième République polonaise. »

C’est donc bien a une entreprise de réhabilitation de Staline et du stalinisme que s’attellent tout à la fois Grover Furr et Aymeric Monville. Il n’est donc étonnant que ce soit dans les colonnes de « Initiatives Communistes » le journal du PRCF qu’Aymeric Monville viennent cracher ses insinuations, procès d’intention et calomnies dans un article, daté du 12 décembre 2020 et titré : « Aymeric Monville, éditeur des « Amalgames de Trotsky – par Grover Furr » répond à l’éditeur de « Trotsky n’est pas coupable ». ». Il tient un discours du même genre dans une vidéo intitulée « L’avenir incertain du trotskisme  ».

Le rapport de la commission Dewey qui avait prouvé que « Trotsky n’est pas coupable » a en effet été publié récemment en français alors qu’il avait été publié en anglais depuis longtemps. La publication des œuvres complètes de Trotsky en français, entreprise par le défunt et regretté Pierre Broué, n’est en effet pas achevée.

Aymeric Monville, commence par une grossière insinuation. Dans une longue introduction (225 mots), il laisse entendre que si cette publication est tardive c’est sans doute parce que ces fourbes de trotskistes avaient quelque chose à cacher. Je laisse le lecteur découvrir cette introduction afin qu’il puisse voir lui-même de quel côté est la fourberie. Bien évidemment, il ne dit pas ce que les trotkystes pourraient bien avoir à cacher là-dedans. Son style est celui du commérage.

Avec la vidéo sur YouTube, dans le style commérages, fourberies et insinuations, il en met une couche de plus. Le regard fuyant tourné de droite à gauche vers le plafond, semblant chercher les étoiles en plein jour, il annonce qu’il y a enfin quelque chose de nouveau puisque des archives du KGB sont maintenant disponibles et que, puisqu’il y a ainsi du nouveau, il va examiner ce qui est très ancien : l’ouverture des archives d’Harvard qui date de 40 ans. Il prétend ainsi nous annoncer un scoop… C’est un scoop vieux de 40 ans ! Aymeric Monville est un faux-cul vieux de 44 ans (né le 28 septembre 1977) !

Après c’est 2mn30 d’introduction, il prend la précaution d’affirmer

« Déjà dans les archives Trotsky. Donc insoupçonnable ! hein ! C’est pas… On n’est pas du côté stalinien. On est du côté heu… du côté communiste. On n’est pas du côté du Komintern. On n’est pas dans les archives du NKVD, On est dans les archives même de Léon Trotsky ».

 Il a raison et il va s’employer à insinuer le contraire. Bien évidemment, dès l’ouverture des archives, Pierre Broué et une équipe de ses étudiants se sont précipités sur les archives et Aymeric Monville ose affirmer que Pierre Broué (qui ne peut plus le contredire parce qu’il est décédé) aurait découvert que Trotsky mentait. Il y a bien eu, d’après lui, « contrairement à ce que niait Trotsky » dit-il, la constitution d’un bloc des oppositions. Il ne cite bien évidemment pas les écrits de Trotsky niant cette réalité. Ce bloc regroupait Trotsky et « droitiers ». L’expressions « droitiers », sans dire d’où elle sort, est bien évidemment une insinuation (toujours le même style !). Puisqu’ils sont « droitiers », ils sont réactionnaires et pourquoi pas fascistes, payés par les capitalistes… 

 


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