@JPCiron
"Nous citerons encore le texte suivant, qui constitue une remarquable
illustration, en termes scientifiques modernes, de la doctrine de la
non-temporalité de la « création » : « Une impulsion nouvelle est
toujours présente ; mais elle n’est pas en réalité une impulsion
nouvelle, elle est l’impulsion unique qui existait dans toutes les
parties, mais qui prend des aspects différents…C’est pourquoi le monde
vit perpétuellement…Si nous appelons « création » l’état indescriptible
et inobservable duquel sont nés les différents systèmes (il y a, d’après
nous, deux milliards d’années), nous pouvons dire que le monde présente
toujours des événements pour lesquels la création est une chose qui
vient seulement de passer. Nous ne pouvons observer l’événement de la
création lui-même ; même à la limite, car c’est seulement pour des
nébuleuses se déplaçant à la vitesse de la lumière qu’il est un
événement de notre présent : or, si celles-ci existaient, elles seraient
invisibles et inobservables. L’événement de la création lui-même se
cache discrètement dans son invisibilité…Il n’y a pas de recommencement
de la création. La création – un événement unique. Je n’ai pas précisé
la copule : vous pouvez dire « était » ou « est » à votre choix...Une doctrine ontologique ainsi énoncée en termes scientifiques se
distingue à peine de la proposition que la « création » est synonyme de
cette disjonction ( dve-dhā) de l’essence et de la nature, du
connaisseur et du connu, abstraction faite de laquelle (c’est-à-dire
dans l’éternité) il n’ y a ni observateur, ni chose observée, mais
seulement Cela, l’Unique, qui est sans second (tadekamadvaitam). L’autre observation de Milne, à savoir que « l’expression l’âge de l’univers n’a pas de contenu objectif », peut-être, d’une manière semblable, rapprochée de la réponse faite par saint Augustin à la question absurde : « Qu’est-ce que Dieu faisait avant qu’il ne créât le monde ?"
https://axecosmique.wordpress.com/2019/07/30/a-k-coomaraswamy-lidee-de-creation-eternelle-dans-le-rig-veda/