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Commentaire de Pascal L

sur Pourquoi lire le Manifeste du Parti communiste aujourd'hui ...


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Pascal L 17 janvier 2022 12:25

@Schrek

« une religion est-elle une idéologie ? » Ça dépend. Les religions qui admettent faire partie du camp du bien qui doit combattre le camp du mal le sont certainement. C’est le cas de l’islam mais pas de toutes les religions.

Les mécanismes qui opèrent dans les idéologies sont à peu près toujours les mêmes. Dans tous les cas, il y a :

  • la promesse d’une vie meilleure pour les adeptes sur cette terre ou messianisme. L’idée de salut prononcée par Jésus est dévoyée pour devenir un salut terrestre. Les premiers messianismes semblent être apparus en Israël un ou deux siècles avant l’arrivée de Jésus avec une mauvaise interprétation des prophètes : l’idée que le Messie devait chasser les Romains pour établir le royaume de Dieu en Israël.
  • la désignation d’un ennemi qui empêche la promesse de se réaliser (Juifs, Polythéistes, Chrétiens, Romains, Capitalistes...),
  • l’inversion du bien et du mal. Il devient licite d’éliminer ou de tuer les ennemis désignés,
  • la prééminence du groupe sur l’individu.
  • l’interdiction de quitter le groupe sous aucun prétexte au risque de se trouver désigné comme ennemi et d’en subir la punition. La peur est le moteur de la cohésion du groupe.
  • l’impossibilité de discuter les dogmes. Celui qui pose des questions est considéré comme ennemi.
  • un livre à connaître par cœur (petit livre rouge, Mein Kampf, Coran...) contenant le dogme.
  • un leader charismatique, éventuellement dans le passé. Comme les membres du groupes doivent accepter des dogmes sans réfléchir, il est indispensable que le dogme soit prononcé par une personne digne de confiance.
  • un système hiérarchique avec des fantassins exécutants, des recruteurs chargé de séduire l’ennemi et des chefs, tirant tous les bénéfices du système et seuls à même de modifier le dogme.

En fait, l’être humain est bien incapable de prendre en compte la complexité de notre monde, nous nous reposons sur des idées en « prêt à penser » qui nous sont fournies par des personnes en qui nous avons une totale confiance. Il n’y a pas grand monde qui vérifie que c’est la terre qui tourne autour du soleil et non l’inverse. Le deuxième point faible de l’humanité est son instinct grégaire. L’homme se sent à l’aise dans une communauté où ses capacités peuvent être reconnues et valorisées. La sortie de la communauté est vécue comme un échec.

Ce sont ces deux caractéristiques qui sont prises en compte par les créateurs des idéologies.


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