@zygzornifle
Ce que vous dites c’est ce qu’essayent de nous faire croire les européistes... une vision mécaniste des choses. On va fusionner les nations comme jadis les provinces. Sauf que ça ne se passe pas comme cela. On n’additionne pas les torchons pour obenir une grande serviette. Ce n’est pas une question de taille mais de nature. Il existe de grandes nations et de petites nations, sédimentées ainsi dans l’Histoire.
Leur but est de devenir une grande nation comme les Etats-Unis ou la Chine. Sauf que les Etats-Unis et la Chine sont unifiées autour d’une culture centrale forte (WASP et Han). Rien de cela en Europe : aucune « romanité » pour unifier et dépasser les nations. Ce n’est que l’association de plus en plus bureaucratique de 27 nations déjà sédimentées dans l’Histoire.
De plus, pour remédier à cela, pour « faire une omelette avec des œufs durs », les européistes n’ont d’autre choix que d’araser les identités nationales des 27 pays. C’est-à-dire de détruire le rapport social qui faisait précisément la richesse et la prospérité de chacune ! Il est difficile de voir un projet plus stupide que d’appauvrir son propre sol.
Nous ne serons jamais des Américains, car l’identité américaine profonde (quoi qu’on en pense par ailleurs) a une consistance, une richesse, une histoire forte, et s’adosse notamment à la religiosité persistante de son peuple. Rien de tout cela en Europe européiste. Nous ne serons pas des Américains, ni des Européens, mais des déracinés, totalement hors-sol, et gérés par une bureaucratie technoïde. C’est l’échec assuré.
C’est d’ailleurs un des principaux obstacles au projet européiste (en plus de ceux que j’ai cités, et de quelques autres).
J’observe que les mêmes européistes ne proposent cependant pas de fusionner Taïwan avec la Chine, ni l’Ukraine avec la Russie, ni l’Irlande avec le Royaume-Uni, ni le Pakistan avec l’Inde, ni le Koweït avec l’Irak, etc. Par contre, ils se proposaient il y a peu encore de fusionner la France avec la Turquie au sein de l’UE. Tout cela est à géométrie très variable.
En définitive, je reste assez serein et tranquille sur l’échec inéluctable de l’UE. Comme ces histoires d’amour qui n’ont pas lieu d’être. Ca ne tient qu’aussi longtemps que le soupirant s’échine vainement. On peut être calme à ce sujet.
Le vrai enjeu, c’est de savoir quand et comment ça va s’arrêter. Et si les dégâts commis pour cette chimère n’auront pas trop abîmé la maison.