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Commentaire de Emmanuel Cattier

sur Natacha Polony, le Rwanda, la France et l'Ukraine


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Emmanuel Cattier 19 mars 2022 00:26

@Bertrand Loubard

Ce que Natacha Poligny a dit est dans le droite ligne éditoriale du négationnisme de la nature de l’implication française au Rwanda de l’hebdomadaire qu’elle dirige, soutenu par la déviance de ce négationnisme vers la théorie négationniste du double génocide, Cela aggrave ses propos. Clairement, elle ne doit pas être acquittée.

Je rappelle que cette théorie du double génocide, « des salauds face à d’autres salauds » fut initiée par le principal responsable français de la complicité française dans le génocide des Tutsi, François Mitterrand, lors du sommet de Biarritz le 8 novembre 1994, jour, précisément, de la création du Tribunal pénal International pour le Rwanda, qui aurait du poursuivre aussi les autorités françaises, si la France n’avait pas un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Certes l’intelligentsia française, très intelligente comme toujours et comme tout le monde le sait d’évidence, n’est-ce pas, réfute cette complicité, mais elle est clairement établie avec un peu de bonne foi, ne serait-ce que par le rapport Duclert et même déjà le rapport de nos députés de 1998, sans parler de ce que ces rapports n’ont pas traité et qui est encore plus aggravant.

Natacha Pologny a tenté de se rattraper ensuite en disant qu’elle voulait parler uniquement des dirigeants de la guerre civile et non pas du génocide des Tutsi qu’elle ne nie pas, mais en en parlant pas quand c’est le sujet. Guerre civile que que vous ne reconnaissez d’ailleurs pas. Ces propos, malheureux dans le contexte de son hebdomadaire, surement pas involontaires dans sa bouche car en général elle sait ce qu’elle dit, doivent clairement être compris comme exprimant la théorie du double génocide et un doute sur les victimes du génocide, ce doute est une deuxième infraction à la loi de janvier 2017, si je ne me trompe pas sur la date.

Sans l’indignation de ceux qui se sont exprimés, a commencé par Raphaël Glûcksmann à qui elle s’adressait, elle n’aurait pas essayé de « rattraper le coup ».

Vous aimez les parallèles pointillistes. Dans les affaires de terrorisme, on condamne à juste titre des personnes qui ont fourni une aide matérielle ou morale, même si elles prétendent ne pas avoir eu connaissance du projet terroriste auquel elles ont contribué. C’est bien ce qu’ont fait les autorités françaises avec le régime génocidaire et pire, elles en connaissaient parfaitement l’intention génocidaire, c’est établi. Il y a donc bien eu complicité des autorités françaises dans le génocide des Tutsi, selon la définition de la complicité dans nos lois.

Comme il s ’agit d’un génocide, cette complicité est imprescriptible. C’est bien cette menace qu’une certaine intelligentsia française essaye de repousser. Votre protégée, comme vous même semble-t’il, faites clairement partie de ceux qui luttent contre la menace de cette accusation des autorités françaises de 1990-1994. Lutter pour l’impunité d’une complicité dans un crime de génocide est un encouragement implicite à commettre de tels crimes.


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