Ce que Natacha Poligny a dit est dans le droite ligne éditoriale du négationnisme de la nature de l’implication française au Rwanda de l’hebdomadaire qu’elle dirige, soutenu par la déviance de ce négationnisme vers la théorie négationniste du double génocide, Cela aggrave ses propos. Clairement, elle ne doit pas être acquittée.
Je rappelle que cette théorie du double génocide, « des salauds face à d’autres salauds » fut initiée par le principal responsable français de la complicité française dans le génocide des Tutsi, François Mitterrand, lors du sommet de Biarritz le 8 novembre 1994, jour, précisément, de la création du Tribunal pénal International pour le Rwanda, qui aurait du poursuivre aussi les autorités françaises, si la France n’avait pas un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Certes l’intelligentsia française, très intelligente comme toujours et comme tout le monde le sait d’évidence, n’est-ce pas, réfute cette complicité, mais elle est clairement établie avec un peu de bonne foi, ne serait-ce que par le rapport Duclert et même déjà le rapport de nos députés de 1998, sans parler de ce que ces rapports n’ont pas traité et qui est encore plus aggravant.
Natacha Pologny a tenté de se rattraper ensuite en disant qu’elle voulait parler uniquement des dirigeants de la guerre civile et non pas du génocide des Tutsi qu’elle ne nie pas, mais en en parlant pas quand c’est le sujet. Guerre civile que que vous ne reconnaissez d’ailleurs pas. Ces propos, malheureux dans le contexte de son hebdomadaire, surement pas involontaires dans sa bouche car en général elle sait ce qu’elle dit, doivent clairement être compris comme exprimant la théorie du double génocide et un doute sur les victimes du génocide, ce doute est une deuxième infraction à la loi de janvier 2017, si je ne me trompe pas sur la date.
Sans l’indignation de ceux qui se sont exprimés, a commencé par Raphaël Glûcksmann à qui elle s’adressait, elle n’aurait pas essayé de « rattraper le coup ».
Vous aimez les parallèles pointillistes. Dans les affaires de terrorisme, on condamne à juste titre des personnes qui ont fourni une aide matérielle ou morale, même si elles prétendent ne pas avoir eu connaissance du projet terroriste auquel elles ont contribué. C’est bien ce qu’ont fait les autorités françaises avec le régime génocidaire et pire, elles en connaissaient parfaitement l’intention génocidaire, c’est établi. Il y a donc bien eu complicité des autorités françaises dans le génocide des Tutsi, selon la définition de la complicité dans nos lois.
Comme il s ’agit d’un génocide, cette complicité est imprescriptible. C’est bien cette menace qu’une certaine intelligentsia française essaye de repousser. Votre protégée, comme vous même semble-t’il, faites clairement partie de ceux qui luttent contre la menace de cette accusation des autorités françaises de 1990-1994. Lutter pour l’impunité d’une complicité dans un crime de génocide est un encouragement implicite à commettre de tels crimes.
Je ne comprends pas pourquoi vous voulez dénier aux membres du FPR le statut de réfugiés que je ne leur supposais pas ; Je n’affirme qu’une seule chose ils étaient exilés depuis 1959. Ils avaient obtenu la nationalité ougandaise, mais restaient des Rwandais dans leur identité culturelle et psychologique. Il n’étaient donc plus « réfugiés », mais restaient « exilés ». Votre objection dans notre débat est parfaitement hors sujet et n’a aucun sens.
Je ne trouve aucune allusion à ce que vous affirmez sauf texte que j’ignorerais ou passage qui m’aurait échappé :
Rien dans la définition du terme de réfugié. Il est précisé ensuite page 17 :
« Cette Convention cessera, dans les cas ci-après, d’être applicable à toute personne visée par les dispositions de la section A ci-dessus :
1) Si elle s’est volontairement réclamée à nouveau de la protection du pays dont elle a la nationalité ; ou
2) Si, ayant perdu sa nationalité, elle l’a volontairement recouvrée ; ou
3) Si elle a acquis une nouvelle nationalité et jouit de la protection du pays dont elle a acquis la nationalité ; ou
4) Si elle est retournée volontairement s’établir dans le pays qu’elle a quitté ou hors duquel elle est demeurée de crainte d’être persécutée ; ou
5) Si, les circonstances à la suite desquelles elle a été reconnue comme réfugiée ayant cessé d’exister, elle ne peut plus continuer à refuser de se réclamer de la protection du pays dont elle a la nationalité ; Etant entendu, toutefois, que les dispositions du présent paragraphe ne s’appliqueront pas à tout réfugié visé au paragraphe 1 de la section A du présent article qui peut invoquer, pour refuser de se réclamer de la protection du pays dont il a la nationalité, des raisons impérieuses tenant à des persécutions antérieures.
6) S’agissant d’une personne qui n’a pas de nationalité, si, les circonstances à la suite desquelles elle a été reconnue comme réfugiée ayant cessé d’exister, elle est en mesure de retourner dans le pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle ; Etant entendu, toutefois, que les dispositions du présent paragraphe ne s’appliqueront pas à tout réfugié visé au paragraphe 1 de la section A du présent article qui peut invoquer, pour refuser de retourner dans le pays dans lequel il avait sa résidence habituelle, des raisons impérieuses tenant à des persécutions antérieures.
Les dispositions de cette Convention ne seront pas applicables aux personnes dont on aura des raisons sérieuses de penser :
a) qu’elles ont commis un crime contre la paix, un crime de guerre ou un crime contre l’humanité, au sens des instruments internationaux élaborés pour prévoir des dispositions relatives à ces crimes ;
b) qu’elles ont commis un crime grave de droit commun en dehors du pays d’accueil avant d’y être admises comme réfugiées ;
c) qu’elles se sont rendues coupables d’agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies. »
_______Fin de citation_____
Ces dispositions de la Convention de 1951 ne semblent pas avoir été invalidée par le protocole de 1967 ni par la résolution 2198 de l’assemblée générale des Nations Unies.
@Bertrand Loubard Je m’amuse de vos justifications emberlificotées. Vous écrivez : « des réfugiés prenant les armes et les uniformes de l’armée du pays d’acceuil pour attaquer le pays d’origine perdent, de facto, suivant le HCR, le statut de réfugiés ».
Pour que votre objection prenne corps, il faudrait donner vos références juridiques, et prouver que les Rwandais du FPR étaient sous commandement ougandais. Ce qui n’est clairement pas le cas. Le télégramme de l’ambassadeur de France que je vous ai soumis dans mon message précédent le prouve, puisqu’il dit qu’il a du expliquer au Président du Rwanda qu’il devait dire, pour faciliter la diplomatie française, que ses ennemis n’étaient pas rwandais mais ougandais. Habyarimana connaissait très bien la réalité et il ne pensait mème pas accuser le FPR d’être ougandais. Il faut être un stratège français bien tordu pour inventer de telles propagandes confuses.
Certes, certains membres du FPR étaient dans l’armée ougandaise ce qui a facilité leur pillage des moyens militaires ougandais. Il est vrai que l’Ouganda ne s’en est pas formalisé officiellement. Mais on sait par ailleurs que l’Ouganda souhaitait se débarrasser de ces exilés rwandais, ce qui a donné lieu à une longue histoire, parfois dramatique, de ces exilés rwandais, rejetés par l’Ouganda et par le Rwanda, dans les années 1980.
Quant à dire « Or, il n’y a jamais eu de rébellion ou de guerre civile au Rwanda d’octobre 1990 à juillet 1994. », il faut être d’un sacré niveau de mauvaise foi pour oser l’affirmer. Dix mille Tutsi, sur la base du fichier central de la gendarmerie rwandaise, furent arrêtés en octobre 1990, accusés d’être de connivence avec le FPR. Le génocide était déjà en route dès 1991, plusieurs massacres de masse de Tutsi eurent lieu au Rwanda entre 1990 et 1994, jamais dénoncés par la diplomatie et l’armée français. Vous n’avez jamais lu les rapports internationaux sur ce sujet, ni les rapports français des parlementaires et des historiens. Vous vous auto-disqualifiez pour parler des événements du Rwanda avec de telles affirmations.
Votre citation finale est l’opinion de Mitterrand.Rien de plus. Elle confirme ce que je pressens de votre identité réelle. A cette aune, d’une manière générale tous les pays seraient en guerre les uns contre les autres dès lors qu’ils défendent leurs intérêts dans les rencontres internationales. C’est absurde. Et au moment de la guerre en Ukraine, tous les responsables français nous expliquent que la France n’est pas en guerre contre la Russie .... Soyez cohérent. Il ne s’agit pas de géopolitique amoureuse. Question d’uniformes d’un autre pays, que dire du fait que les coopérants français au Rwanda, portaient l’uniforme rwandais, en vertu des accords de coopération de 1975, amendés en 1983 et 1992 ? Ces coopérants faisaient même partie des « ordres de bataille » de l’armée et la gendarmerie rwandaise. Cela pose clairement leur statut de complices avec le régime qui préparait le génocide des Tutsi, alors que les autorités françaises n’ignoraient pas l’intention de génocide des responsables du Rwanda dès 1990. C’est clairement mis en évidence dans le rapport parlementaire français page 292 de sa version PDF et confirmé par le livre du général Jean Varret « Général, j’en ai pris pour mon grade ». La commission Duclert a enfoncé le clou au regard de nos archives.
Encore au sujet du HCR et de ses règles, vous devriez condamner le fait que le HCR et l’armée française ont entériné l’installation des camps Hutu au Zaïre au bord de la frontière avec le Rwanda, contrairement aux lois internationales qui imposent une distance de 50 km avec le pays d’origine des camps de réfugiés. Ces camps étaient en fait des replis militaire du régime génocidaire, entourés d’une foule d’otages manipulée par la diabolisation médiatique du FPR sur les ondes rwandaises, qu’ils accusaient de vouloir exterminer les Hutu. Cette situation fut tellement délétère, que les ONG l’ont vigoureusement dénoncée et beaucoup d’entre elles, dont Médecin sans frontière, ont quitté explicitement ces camps à caractère plus politico-militaire qu’humanitaire.dès novembre 1994. Soyez cohérent.
@Bertrand Loubard C’est amusant cette reprise sempiternelle de la phrase de Carla del Ponte. Le moins que l’on puisse comprendre est qu’elle ne dit pas que le FPR a commis l’attentat. « SI, le FPR ... », mais justement elle ne le sait pas. Quatre enquêtes ont abouti au contraire : Celle de l’auditorat militaire belge dès 1994, celle de la DGSE bien française, dès 1994, celle du Rwanda associée aux spécialistes de l’armée britannique, celle des juges anti-terroristes français Trévidic et Poux.
Seul Bruguière et le propagandiste Onana ont tenté au début des années 2000 de convaincre Carla del Ponte de la culpabilité du FPR et l’un d’eux a obtenu cette réponse conditionnelle sempiternellement rappelée. L’ordonnance de Bruguière est analysée comme objet négationniste par deux juristes français, spécialiste du Droit international.
Pourquoi Bruguière fut-il aussi « léger » dans son enquête, pour ne pas dire autre chose ?
Je viens de lire cet article confus où se glisse mine de rien quelques fake-news concernant le Rwanda.
1-L’Ouganda n’a pas envahit le Rwanda le 1 octobre 1990. C’est la propagande française qui a essayé de faire passer cela dans la communauté internationale.
Le Front patriotique Rwandais, certes constitué en Ouganda, mais par des exilés rwandais, a attaqué le Rwanda le 1 octobre 1990. Comme une partie de ses membres étaient engagés dans l’armée ougandaise, la France a poussé le Rwanda à répandre l’idée fausse que ce serait l’Ouganda qui aurait attaqué. La preuve est dans ce télégramme diplomatique de l’ambassadeur de France, Georges Martres qu’on peut télécharger en PDF sous ce lien : TD du 25 octobre 1990 Georges Martres.
On peut y lire ce rapport de rencontre de l’ambassadeur de France avec le président Habyarimana :
« J’ai saisi cette occasion pour insister sur la nécessité pour le Rwanda de mettre en valeur sur le plan médiatique le caractère d’agression extérieure que prenait de plus en plus l’invasion armée en provenance de l’Ouganda. Les armes saisies au cours des combats sont toutes d’origine soviétiques ou chinoises, en provenance vraisemblablement de l’armée ougandaise. Dans le même temps, l’intérieur du pays reste tenu en main par le gouvernement légal. La France ai-je dit au Président [Habyarimana], sera plus à l’aise pour l’aider s’il est clairement démontré à l’opinion publique internationale qu’il ne s’agit pas d’une guerre civile. »
On doit remarquer que le « gouvernement legal » est arrivé au pouvoir par un coup d’État d’Habyarimana en juillet 1973 et qu’il n’a jamais cessé de discriminer les Tutsi.
Puisque l’auteur de cet article aime bien les mélanges de sujets, aujourd’hui en Ukraine, le fait que ce pays utilise des armes occidentales signifierait que l’OTAN serait en guerre contre le Kremlin, ce que l’OTAN s’évertue à nier tout en appelant ses pays membres à livrer des armes à l’Ukraine. C’est bien l’Ukraine qui est en guerre contre le Kremlin, malgré ses armes françaises entre autres.
A la lumière de l’actualité on peut aisément reconnaitre la fausseté de l’affirmation de l’auteur de l’article. Ce sont bien des Rwandais exilés qui ont tenté d’entrer dans leur pays le 1 octobre 1990, et pour son confort diplomatique la France aurait aimé que le monde considère que c’était une agression de l’Ouganda, et non pas une guerre civile. Un mensonge français clairement construit, et parfaitement authentifié par le télégramme diplomatique que j’ai cité.
Mensonge que l’auteur essaye de faire perdurer, malgré le rapport Duclert qu’il dit connaitre.
Vu son âge probable à travers certaines de ses phrases, cet auteur use probablement d’un pseudonyme et a probablement été proche des autorités françaises des années 1990. il tente encore de justifier les mensonges français de l’époque, malgré le rapport des historiens français, d’une commission nommée par le Président de la République et présidée par Vincent Duclert, qui a « épluché » une partie des archives françaises, et pourtant, de toute évidence, pas des plus graves.