@Malika
Le fait que tout élève soit capable de réussir est un principe éducatif qui a été clairement posé (comme principe d’éducabilité) mais sur lequel on a pas gardé les projecteurs allumés de sorte que nombre d’enseignants l’oublient et renoncent alors à tenter de faire progresser certains de leurs élèves qui dépassent le registre de leurs compétences professionnelles. C’est toujours une catastrophe et il importerait que les enseignants n’oublient jamais cela : tout élève peut réussir à chacun des pas de la progression qu’on lui propose si celle-ci est fondée sur une connaissance de ses capacités et qu’elle est suffisamment graduée en fonction du « champ conceptuel » du domaine considéré (clin d’oeil à Gérard Vergnaud !
).
Pour ce qui est de la formation des enseignants, elle est faite sur la base des recherches en sciences de l’éducation et il me semble que malheureusement la technicité le dispute à la spécialisation des sujets traités de sorte qu’on reste férocement dans l’abstrait et bien loin des contingences du quotidien enseignant. La conduite de classe, la régulation des conduites, la mise en réussite telle que je l’évoque, tout cela ressortit à une « vieille » pédagogie qui a complètement disparu des tablettes des ESPé.
Enfin, concernant l’accueil de l’élève en maternelle et notamment l’aide qui peut lui être apportée lorsqu’il se trouve en détresse, il me semble que cela contribue directement à nourrir le sentiment de contrôle sur son environnement, notamment social, dont il a le plus grand besoin pour se sentir en confiance (en les adultes, en lui), cad, « en réussite » et être prêt à se risquer aux situations d’apprentissage qu’on lui proposera. Des petits gestes anodins peuvent ainsi avoir une immense importance pour son avenir. Ici l’effet papillon joue à fond 