@PascalDemoriane
Merci pour ce commentaire qui tente d’approfondir la réflexion en cherchant la contradiction dans mes propositions fondamentales et pas seulement à la périphérie du propos si je puis dire.
Je dois admettre que je n’ai pu être aussi explicite que je l’aurais voulu et donc mon propos peut prêter à équivoque.
Vous vous êtes donc tapé ce que je pourrais appeler gentiment un « délire » sur le thème de l’obligation de résultat en interprétant cette proposition dans le seul contexte quantitatif alors qu’il va de soi qu’il est pour moi exclu mais je reconnais que ça va mieux en le disant.
L’obligation de résultat est à entendre au plan qualitatif, au plan subjectif, au plan vécu exactement comme il est établi que les élèves de SEGPA « respirent » et se sentent beaucoup mieux dans ces classes PARCE QU’ILS NE SONT PLUS EN ECHEC. Ils ont le sentiment de donner satisfaction et sont satisfaits d’eux-mêmes parce qu’ils voient bien qu’ils réussissent le travail qu’on leur propose et ils voient bien qu’ils progressent dans leurs apprentissages. C’est le résultat. C’est ça que selon moi l’école devrait avoir l’obligation de réaliser. Et cela s’obtient par un enseignement complètement individualisé, au moins pour les plus fragiles. L’idéal serait qu’il le soit pour tout le monde et que chacun avance à son rythme vers les objectifs qu’il s’est fixé sans se demander sans cesse comment il se situe par rapport aux autres. C’est très exactement ce qui se passe dans les classes spéciales tenues par des professionnels formés et compétents : chaque élève se sent accueilli individuellement, il n’est JAMAIS comparé aux autres, chacun sait que chacun est différent ET EN CELA ILS SONT TOUS SEMBLABLES, donc tous heureux.
Elle est pas belle la vie ?
Concernant les jeux, pour éviter d’égarer, j’aurais dû, je le reconnais, exclure d’emblée les jeux de société qui fabriquent du gagnant et du perdant. Les jeux dont je parle sont ceux au cours desquels l’enfant ne fait qu’affronter le « réel » avec ses désirs et ses compétences. Pâte à modeler, arts graphiques, jeux de construction, etc. sont de ce type. Dans ce contexte, l’enfant/l’élève fera mille tentatives, la moitié ou plus seront sans succès mais il ne se rappellera que les autres, qui seront ses réussites et qui seules compteront à ses yeux. Il aura réalisé son but et c’est ça le bonheur pourvu qu’entre-temps l’adulte ne soit pas venu comptabiliser et « sanctionner » par son seul regard tous les ratés.
Enfin, l’ordinateur est grosso modo neutre sous le rapport de la sanction sociale. Il est donc très utile pour jouer dans l’abstraction, là où le sensoriel et le corporel ne sont pas pertinent. Vous vous inquiétez en vain, je le crains .