Gorbatchev lui-même a dit dans l’interview que vous citez qu’il pensait que l’expansion était une « grosse erreur » et une violation de l’esprit des déclarations et assurances données (aux russes) en 1990. « Poutinolâtre », Gorbi ?
James Baker, John Major ont donné des assurances verbales aux Russes qu’il n’était pas dans les cartons d’étendre l’OTAN, que cela n’arriverait pas mais aucun accord écrit n’a jamais existé, aucun traité signé.
En 1993, Boris Yeltsine a écrit à Clinton pour lui dire que toute extension de l’OTAN casserait l’esprit de l’accord de 1990, un sentiment partagé par l’ensemble de la classe politique russe, très loin d’être limité à un délire justificatif d’une agression programmée...
En 1993, l’ambassadeur des USA en Russie, James Collins avait écrit à sa hiérarchie que toute expansion de l’OTAN en Europe centrale sans laisser aux Russes la possibilité d’intégrer l’alliance serait perçue par l’ensemble de la classe politique russe comme dirigée contre la Russie.
Le « ressenti » russe a encore été amplifié quand ils ont compris que tous les anciens pays de l’URSS étaient potentiellement admissibles dans l’OTAN sauf un...
Il a été amplifié par les interventions de l’OTAN en Serbie, en Libye, très discutables et pas que d’un point de vue russe.
Même si cela n’a jamais été explicitement mentionné (à ma connaissance) cela se surajoute à la perception claire par la Russie, du « deux poids, deux mesures » des USA qui sont intervenus de façon musclée, partout où des pays risquaient d’élire des dirigeants leur étant peu favorables, tout en considérant que l’Ukraine et des pays à frontière commune avec la Russie dans l’OTAN, ne pouvait poser aucun problème.
L’autisme avec une nation nucléarisée peut mener à la catastrophe. Nous n’en sommes pas loin.