@velosolex
’’Les pays frontaliers ne veulent plus entendre parler de la Russie. Ils
s’arrachent le Russe de la gueule, et c’est pas anecdotique en terme
d’identité, et de rejet d’une culture honnie’’
Une proportion significative de la population ukrainienne est de culture et langue russe, qui est nettement majoritaire dans les régions de l’Est. Donc ’’le rejet d’une culture honnie’’ était pour eux le rejet de leur propre identité culturelle (même si l’exemple de la Belgique n’est pas directement transposable, il y a quand même une similitude).
Un autre exemple dans un sens différent, la Tchéquie et la Slovaquie ont divorcé (sans violence) du fait de leur spécificités linguistiques et culturelles, cela montre à quel point l’unité d’un pays composite est difficile à ménager. Et plus encore quand on est voisin d’une puissance à forte susceptibilité (on avait l’exemple géorgien). Les gouvernants Russes ont alimenté les tensions internes ukrainiennes pour avoir sous la main un prétexte à intervenir.
Même avec un dirigeant moins nationaliste et autoritaire que Poutine, la perspective de voir l’Ukraine (qui a des imbrications ethniques, historiques, et stratégiques (Sébastopol) avec la Russie) adhérer à l’OTAN n’était pas acceptable pour Moscou. C’était la ligne rouge.
Je ne m’étais pas non plus attendu à une attaque militaire russe contre l’Ukraine, et pensais que les manœuvres étaient une intimidation, mais les géopoliticiens professionnels, eux, auraient du prévoir ce risque non pas seulement au dernier moment.