@Jean-Luc Picard-Bachelerie
Dans votre article, vous avez écrit : ’’À essayer chacun de choisir notre camp, n’oublions-nous pas les autres, surtout notre camp commun, celui des peuples ?’’
. Il me semble qu’il faut donc d’abord s’efforcer de réfuter l’une comme l’autre des approches partisanes, relevant chacune du soutien à un impérialisme et/ou nationalisme, tout en se prétendant défenseur d’un peuple opprimé par le camp d’en face. J’espère que vous ne considérez pas cela comme ’’à côté du sujet’’.
Vous écrivez ’’nos oligarques tirent les marrons du feu’’, mais pas tous ni de la même façon.
Il y a évidemment des ’’profiteurs de guerre’’ comme le complexe militaro-industriel, et des ’’profiteurs de crise’’ comme les sociétés pétrolières. Mais globalement ’’les affaires’’ pâtissent de la situation, des entreprises engagées en Russie ont perdu leurs investissements et débouchés (Renault par exemple), l’explosion du prix de l’énergie conduit à des arrêt d’entreprises (verrerie notamment), l’érosion de pouvoir d’achat va réduire la demande, donc les débouchés, donc le PIB, etc. Certains secteurs tirent leur épingle du jeu (ubérisation, virtualisation...), mais globalement c’est le marasme pour les économies d’Europe occidentale qui pâtissent des sanctions irréfléchies et improvisées. Certains secteurs de l’économie russe dépendant de technologies occidentales ont également des problèmes, des oligarques apparaissent pour le moins réticents. Sur cet aspect économique, les yankees profitent davantage (notamment leurs hydrocarbures de schistes deviennent rentable, vus les cours, et trouvent des débouchés).
Au niveau des gouvernants, les situations de guerre (même à distance) et de crise sont des occasions d’affirmer leur autorité. Mon interprétation pour ce qui concerne nos pays est qu’ils n’ont plus guère d’emprise sur l’économie (mondialisée), ni d’efficacité pour maîtriser l’insécurité et flux migratoires, alors les crises leur permettent d’’exister’’ en s’agitant beaucoup et décrétant tantôt des contraintes, tantôt des consolations (en creusant la dette).