@Jean-Luc Picard-Bachelerie
On peut débattre de la notion de peuple et de nation, mais l’idée d’un peuple universel me parait très idéaliste (genre ’’l’internationa-a-a-ale de tout le genre humain’’). Dans le vrai monde il y a des pays, et ils ont des intérêts à défendre ; on parle d’’intérêt national’’ s’ils sont commun à l’ensemble de leur population, par exemple l’indépendance énergétique ou alimentaire, l’activité économique qui assure le plein emploi et le pouvoir d’achat, la sécurité face aux menaces...
Bon, on diverge donc sur ce point, je suis plutôt pour un certain souverainisme et une coopération internationale régulée.
Mais dans le système d’économie libérale mondialisée, il n’y a (théoriquement) plus de volontarisme d’état, d’interventionnisme, de protectionnisme, et alors les entreprises et corporations d’envergure mondiale ont plus de pouvoir que les états.
J’ai écrit ’’théoriquement’’, car certains états restent interventionnistes pour se protéger (Chine par exemple) et profitent de l’ouverture des autres états. Les pays de l’UE sont parmi les dindons de la farce, en interne la protection économique est prohibée malgré de fortes disparités entre eux, et ils sont très ouverts aux vents de la concurrence internationale (hormis les sanctions, manque de bol elles nous sont justement néfastes). Il se trouve que l’institution UE est par nature favorable au ’’libre échange’’, et que les gouvernements des pays membres sont presque tous dans le même courant de pensée, soit à droite par conviction que c’est bon pour les affaires, soit à gauche par naïveté internationaliste. Le seul pays qui a quitté l’UE est davantage encore pour le libéralisme financier et l’alignement sur les USA, ce n’est donc pas un contre-exemple.
On a un paradoxe en France, la population est parmi les plus réticentes au libéralisme à l’anglo saxonne, et Macron est de tout le plateau des présidentiables le plus en phase avec celui-ci. Là interviennent les sponsors, les média, etc. pour nous le vendre comme moderne et efficace (un nouveau Lecanuet en quelque sorte
et au second tour comme rempart contre le danger extrémiste (ça marche aussi bien si son opposant est de gauche radicale que de droite nationale). Est ce par intérêt ou conviction idéologique (les deux probablement), il est effectivement complice des oligarques selon votre expression, l’actuel débat sur la taxation des super profits des entreprises en est une preuve, l’absence de débat sur la taxation des hyper-riches me parait encore plus significative. Son mode de gouvernement autocratique tient à nos institutions et sa personnalité de chefaillon, mais sur le fond ses collègues de pays à institutions plus collaboratives font la même politique, voire pire -car Macron, échaudé par l’épisode des GJ, craint la rue, et achète d’une certaine manière la paix sociale-.