@pemile
Laisser mourir volontairement en privant d’aliments et d’eau, c’est effectivement très comparable, a priori, à faire mourir volontairement.
Mais il faut faire quelques remarques.
La loi Leonetti s’applique, en principe, à des personnes en fin de vie ou qui seraient en fin de vie sans espoir de guérison si elles ne recevaient pas de traitements médicaux. C’est important car même s’il y a volonté de priver de soins, ce n’est pas pour laisser mourir, mais pour permettre à une personne qui va mourir très prochainement, de mourir sans souffrance.
Une étape a été franchie avec la prise en compte de l’alimentation et de l’hydratation dans les soins médicaux. Là effectivement on commence à être dans la transgression, parce que nourrir et hydrater sont des soins élémentaires, dont tout le monde a besoin pour vivre. Priver une personne de ce genre de soins, quand cette personne n’a pas besoin de soins médicaux particuliers, et qu’elle n’est pas vraiment en fin de vie, c’est basculer du laisser mourir au faire mourir. La loi actuelle est donc à mon sens très limite (et même dans sa première rédaction qui n’est pas très claire). Mais elle permet d’arrêter les soins en cas d’acharnement thérapeutique, et d’administrer une sédation profonde pour éviter toute souffrance.
Avec l’euthanasie on passerait à l’étape suivante qui consiste à vouloir faire mourir une personne qui n’est pas nécessairement en fin de vie, et pas forcément incurable non plus. Et de manière active, pas par privation de soins et sédation. C’est très différent. On ne dit plus qu’une vie ne doit pas être maintenue artificiellement. Là on doit décider qu’une vie doit être prématurément abrégée.