@jjwaDal
’’Il était logique de compter sur le gaz russe, car personne ne percevait
la Russie comme une force hostile et personne ne voyait en Poutine un
interlocuteur nostalgique de l’URSS et rêvant de la refaire’’
C’est vrai pour les européens, mais les USA étaient quand même restés ’’dans leur tête’’ imprégnés de la guerre froide, et prenaient ombrage des relations de détente et coopération entre l’Europe et la Russie. Mais l’UE a commis la même ’’imprudence’’ que les USA (OTAN) en s’élargissant toujours plus vers l’Est, et en cherchant à attirer l’Ukraine dans son giron. Or celle-ci est perçue par la Russie comme sa banlieue -ou plutôt sa vassale-, et elle en a pris ombrage.
Le gouvernement nationaliste ukrainien est effectivement responsable du déclenchement de la tension intérieure dans le pays, par des mesures hostiles à la culture et langue russe dans les régions russophones. Mais il ne faut pas prendre les dirigeants russes pour des bons apôtres naïfs, Poutine est patient et rusé et a lui aussi attisé et laissé pourrir la crise séparatiste pour avoir un prétexte d’action militaire afin d’annexer, au delà du Donbass, la continuité continentale jusqu’à la Crimée (il suffisait de regarder une carte pour comprendre que ce serait l’objectif tôt ou tard). Il y a là une dispute territoriale qui durera des décennies, pas forcément en continu mais par éruptions, comme ce fut le cas pour l’Alsace-Lorraine entre 1870 et 1945. A moins d’une reconfiguration confédérale de l’ensemble de la région, car après tout, l’UE pourra aussi se déliter un jour.