@jjwaDal (message du 6 décembre 19:58)
Votre lecture des évènements parait à première vue fondée, mais je pense que si on regarde bien chaque étape, et notamment la montée des discours de Poutine niant le droit de l’Ukraine au titre de nation, c’est bien une restauration de la mise sous tutelle de l’Ukraine qu’il voulait, et qu’il a préparé cela de loin, car il a contribué à alimenter le conflit du Donbass en tant que prétexte à intervenir à garder sous la main.
Il y avait eu en effet à l’origine une recherche de solution diplomatique, mais à ses conditions (reconnaissance de l’annexion de la Crimée, autonomie de régions russophones d’Ukraine au delà des républiques séparatistes, neutralisation de l’Ukraine et quasi dé-otanisation des autres pays frontaliers de la Russie, etc.), ce qui n’était pas recevable en face.
Si son objectif avait été l’annexion des seules républiques séparatistes, cela aurait été torché en trois jours car ces régions étaient déjà hors du contrôle de Kiev. Il est évident que ce qui l’intéressait était au mieux une vassalisation du pays, et a minima la continuité territoriale vers la Crimée, et il escomptait sur l’appui d’une partie de la population russophone de la région.
Poutine n’est pas naïf, mais il a été mal renseigné, et n’avait pas prévu l’ampleur de l’aide occidentale sans laquelle l’Ukraine aurait sombré.
Et en face, l’occident et l’Ukraine avaient sous-estimé la détermination du gouvernement russe pensant mettre en oeuvre le fait accompli de l’inclusion de l’Ukraine dans l’OTAN (à laquelle la France et l’Allemagne étaient toutefois réticents), éventuellement en contrepartie de l’acceptation implicite de geler les revendications sur la Crimée.