• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Basile

sur Dieudonné, le salut par la rédemption ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Basile 13 janvier 2023 15:12

Dieudonné est une personnalité riche et complexe. Difficile à cerner.

C’est quelqu’un qui aime manifestement la vie et les gens. Qui aime le succès et l’argent que lui amène son réel talent (que j’apprécie modérément, mais je ne suis pas bon public pour les humoristes d’aujourd’hui, j’en suis resté à Fernand Raynaud).

Dans son ascension, au sommet de la gloire, il s’est heurté à un tabou de notre société, conséquence de notre défaite de 40 et du régime qui a accepté cette défaite et a commis des crimes vis-à-vis de la communauté juive. Il ne l’a pas accepté. C’est un aspect de sa personnalité entière, peut-être caractérielle.

Il a été mis au ban de la société française, interdit de spectacle. Une situation extrêmement difficile à vivre pour un artiste, terrible. Il a affronté cette situation avec courage, un autre aspect de sa personnalité.

Personnalité entière, courageuse et, last but not least, personnalité croyante, profondément croyante et soumise à la parole de Jésus Christ, c’est du moins ce qu’il donne à entendre. Cette part irrationnelle, mystique de sa personnalité, on ne peut que la constater sans vraiment la comprendre, car la foi d’autrui est inaccessible à la compréhension, en particulier pour ses nombreux admirateurs aujourd’hui décontenancés par sa démarche de pardon.

Entier, courageux, croyant, Dieudonné n’est pas un homme politique. C’est d’abord un artiste, un être à la sensibilité exacerbée. Son pardon, qui paraîtrait saugrenu venant d’un homme politique ou d’un intellectuel comme Gramsci, ne l’est pas dans son cas.

Sans oublier la dimension psychiatrique de la dissidence : s’attaquer frontalement à un Etat, être la cible affichée du Ministre de l’Intérieur peut rendre psychiquement malade. Avec de possibles conséquences psychosomatiques pouvant aller jusqu’au cancer. C’est le souvenir de la dissidence soviétique qui m’amène cette réflexion : des dissidents étaient enfermés et déclarés psychiquement malades en URSS. Certains d’entre eux étaient tombés réellement malades psychiquement, ne supportant plus la pression (pas tous loin de là, et cette psychiatrisation était bien criminelle).

Personne ne peut juger la résistance d’un psychisme face à la pression subie comme conséquence d’une dissidence radicale. Peut-être Dieudonné a-t-il jugé qu’il avait suffisamment subi, qu’il y allait de sa santé, de celle de sa famille, de sa survie, et que sa foi lui indiquait la voie qu’il a suivie.

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès