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Commentaire de jjwaDal

sur Et si la Russie gagnait la guerre en Ukraine  ?


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jjwaDal jjwaDal 16 février 2023 12:54

Il n’y aura aucun vainqueur à l’issue de cette guerre. Certains auront perdu bien plus que d’autres (les ukrainiens) et d’autres, peut-être, moins que d’autres (les USA). Il faut bien comprendre que c’est une guerre mondiale à travers ses impacts économiques majeurs et le statut tacite de cobelligérent de tous les fournisseurs d’aides à l’Ukraine comme la Russie, qui survient au moment où de très grands chantiers nécessitaient des budgets qui vont être dévorés par le militaire et des dépenses d’infrastructures inutiles, mais surtout au moment où plus que jamais nous avions besoin d’une coopération planétaire sur certains sujets majeurs.
Militairement les russes ne peuvent perdre. Ils sont encore 140 millions contre probablement moins de 35 millions d’ukrainiens qui restent et depuis le début du conflit tirent 4 à 10 fois plus d’obus et de missiles que les ukrainiens. Mais surtout, ils ont l’infrastructure manufacturière que nous avons perdu aux USA comme en U.E. et donc le potentiel de monter en production que nous n’avons pas.
Par ailleurs comparer le coût de la guerre pour eux, comparé aux nôtres est risible au dernier degré. Un missile US peut facilement coûter 400 000 $ à produire quand un missile russe identique coûtera une fraction et par ailleurs ils ont leur banque centrale quand nous empruntons (nous nous faisons rançonner ) sur les marchés pour couvrir ces dépenses imprévues.
Par ailleurs en cas d’improbable débâcle russe, ils auraient la possibilité de recourir à l’arme nucléaire en Ukraine, comme les USA le firent sur le Japon vaincu qui refusait la reddition, car l’Ukraine ne peut riposter à l’identique et toute réplique nucléaire tierce serait éligible à une riposte digne d’Armageddon.
Pour les européens perte d’un fournisseur majeur, impact inflationniste et coût d’infrastructures à rajouter à la relance militaire à marche forcée, car bien sûr personne ne voyait en M. Poutine le voyou que « tout le monde » dénonce aujourd’hui comme une évidence...
On a déjà piqué des méthaniers à l’Asie qui bascule au charbon pour pallier au manque d’un fournisseur majeur sur le marché mondial. Que dire de l’impact de l’effacement même partiel d’un fournisseur d’engrais et de nombreux produits miniers , sans parler du risque alimentaire, Ukraine comme Russie étant gros exportateurs ?
Pour la Russie, fin pour longtemps du rêve de rejoindre le club des « démocraties » sur un pied d’égalité et non comme un vassal des USA, chose tolérée par toutes ces régions européennes qui font semblant de se croire encore des Etats. Poutine n’a jamais voulu jeter son pays dans les bras de la Chine, sans doute à raison, on le prive du choix.
Pour les USA, bilan plus mitigé et incertain, car ils ont largement contribué par leur choix d’imposer l’Ukraine dans l’OTAN et les sanctions économiques à mettre en pleine lumière le rôle crucial de leur monnaie comme instrument multitâche d’asservissement. La dédollarisation en cours ne pourra que les ramener au rang d’une puissance encore importante, mais plus au centre d’un monde unipolaire.
Nous n’avons plus de chefs d’Etats pour régler ce problème mais de mauvais gestionnaire hystériques qui n’ont pas conscience de ce qu’ils ont fait et de ce qu’il faudrait faire.
Une guerre ne se termine pas toute seule pourtant.


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