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Commentaire de Étirév

sur Une autre histoire d'arbre et de serpent


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Étirév 11 avril 2023 07:18

« Kâna el-insânu hayyatan fil-qidam. » (« L’homme fut serpent autrefois. »), nous rappelle une expression arabe.
Certains, encore aujourd’hui, parlent de « reptiliens » dirigeant la terre en gardant les humains dans l’ignorance. Un terme, évidemment, à prendre au sens figuré et non au sens propre.
L’antiquité a donné un grand rôle au serpent.
Tout le monde connaît la légende biblique du serpent et de la pomme, mais personne ne sait comment cette histoire a été inventée. Dans l’original du livre fameux, cette histoire n’existe pas. Elle a été introduite dans la version grecque faite deux siècles avant notre ère, on ne sait par qui, quoique l’on nous dise qu’elle fut faite par 70 docteurs, en réalité 72 (comme le nombre de grammairiens ayant révisé les poèmes homériques, œuvres originales de la déesse Hemœra), mais on préféra admettre un nombre rond, d’où son nom de Version des Septante (en Grec, « Hoï hebdomekonta » ; en Latin, « Septuaginta »). Il s’agissait de cacher sous un langage équivoque un épisode se rapportant à la vie sexuelle. L’original disait brutalement que l’ardeur sexuelle, qui régnait dans toute la nature, tourmentait les hommes. C’est de cela qu’on fera le serpent, l’esprit tentateur qui va séduire Eve et l’entraîner avec lui, vers ses œuvres basses. Mais tout cela va être retourné : c’est la femme qui sera la tentatrice, ce n’est plus l’homme, c’est elle qui va l’inviter à mordre à la pomme de luxure. Pourquoi cette pomme ? Parce que, dans le texte primitif, le péché de l’homme entraîne une déchéance morale, trouble son cerveau, l’incite au mal. Tout cela est exprimé en latin par le mot Malum. Ouvrez un lexique latin et vous verrez que ce mot signifie mal, péril, fléau, calamité, malheur, châtiment, peine ; malum habere (être puni du plaisir) ; tort, dommage, préjudice, faute, vice, pernicieux, funeste, etc. Mais, si malum veut dire tout cela, il signifie aussi pomme. « Malum punicum », grenade ; et en général graines, semence contenue dans la pomme (Malus, arbre, pommier).
C’est sans doute parce que cette graine, sacrifiée par l’homme, a été l’origine de toutes sortes de malheurs, que Malus (pomme) est devenu le symbole de la discorde, Malum discordiæ, mais aussi la source de la Mélancolie.
NB : « Hermès » est l’emblème de la parole qui crée et interprète tout, dit Eusèbe. Il va interpréter en effet, mais si sa parole crée, ce ne sera que l’erreur. « Hermès », est le nom générique des prêtres égyptiens qui sont venus, dans le cours des siècles, jeter le voile du mystère sur toutes les antiques vérités. Le caducée est un des attributs de Hermès. Les deux serpents du caducée représentent les deux aspects du pouvoir de l’homme : le Roi, le Prêtre. Ensemble, mêlant la force à la ruse, ils vont torturer l’humanité... serpents qui, entourant la terre, enserrent le monde matériel et humain dans une venimeuse limite.
Quand les hommes renverseront le culte féminin, ils donneront à Hermès le rôle rempli par la Déesse Thoth. C’est lui, Hermès qui va expliquer les lois de la Nature que l’antique Déesse avait trouvées par sa faculté divine, son intuition féminine que le Sphinx symbolisait. Hermès prendra à la femme son beau titre de Trismégiste, pendant qu’il représentera la Déesse Toth par le singe pour se venger d’avoir été appelé cynocéphale par les féministes.
La Femme avait fait la science. Le Prêtre, en prenant sa place et en donnant sa divinité à l’homme, voulut aussi lui donner le savoir. Il l’imite en tout, lui prend son costume, sa robe, d’où le verbe « dérober » (dé-rober).
Puis, comme elle, il veut enseigner, mais une seule chose l’arrête : la science. Le Prêtre ne comprend pas cela, ne peut pas trouver en lui le fond de Vérité qui est dans la Femme, ne comprend pas la cause de cette sagesse, de cette autorité mais il en a vu le prestige, et c’est cela qu’il envie et qu’il veut se donner par des apparences de sagesse et de sainteté. Il est persuadé qu’il peut faire ce que fait la femme. A la loi Divine il va opposer la loi humaine, et c’est l’origine de l’erreur, le commencement du surnaturel.
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