@lecoindubonsens
Confidence pour confidence, j’ai derrière moi aussi 50 ans d’informatique, aussi bien en calcul numérique, dans les systèmes multiagents
et en sûreté de fonctionnement.
Voilà, me semble-t-il, ce qui vous a échappé :
Dans nombre de problèmes, il n’y
a pas une solution unique, mais plusieurs solutions possibles, en fonction de
critères d’optimisation. Je vais prendre le jeu d’échecs. À chaque tour, il y a
des dizaines de coups possibles. Il n’y a aucun COUP PARFAIT et
chaque humain fait un choix, en fonction de sa connaissance, disons des
ouvertures, des milieux de parties et de la phase finale.
Les coups possibles sont définis par les règles. Donc, la machine peut
parfaitement calculer tous les coups suivants possibles à un moment donné (une seule itération).
Ensuite elle peut jouer contre elle-même et stoker ses milliers (voire
millions) de simulations en mémoire. Bien sûr, pour simplifier, disons que la
machine applique une fonction d’évaluation positionnelle définie par un grand
maître. Elle peut aussi stocker les résultats des parties jouées contre des
humains. Tout cela est son expérience.
Le point capital est le suivant : au cours d’une partie, dans une position donnée de l’échiquier,
la machine peut NE PAS CHOISIR le coup que choisirait l’humain défini par la
fonction d’évaluation. Pourquoi, parce qu’elle est déjà arrivée à cette
position et qu’elle sait que le choix suggéré par l’humain n’est pas optimal. L’humain a son vécu du jeu et pareillement la machine.
En d’autres termes, j’explique
sur cet exemple du jeu d’échecs que la machine peut jouer des coups que
l’humain ne retiendrait pas. À ce moment, la machine n’applique plus la
fonction d’évaluation positionnelle définie par l’humain.
En conclusion : je ne dis pas
que la machine est intelligente. C’est un faux débat. Je dis seulement que la machine peut innover
par rapport aux humains sur l’exemple précis du jeu d’échecs et j’ai essayé
d’expliquer comment elle arrive à ce résultat.
Cordialement