@Nicolas36
En effet, il y a une part de matérialisme dans la réflexion que je
propose, votre lucidité ne vous a pas trompé..
Et il me semble
assez raisonnable de laisser place à des considérations de
« classe » dans des systèmes où les écarts de revenu
et de patrimoine ne cessent de s’agrandir.
Mais je ne crois
pas cependant avoir parlé une seule fois de « lutte des
classes ». Et pourtant, ce concept aussi est largement admis.
La reconnaissance d’intérêts de classe contradictoires ne semble
en effet pas être l’apanage des marxistes, à tel point que les
dirigeants eux mêmes y font référence, la question des « classes
moyennes » semblant particulièrement les préoccuper. Au sein
même des « classes élevées », on n’en est pas dupe
non plus, puisque comme vous vous en souvenez certainement, M. Warren
Buffet a lui même employé le terme « lutte des classes »,
de manière assez provocante.
Ne raillez pas non plus le terme « politique », qui a un sens étymologique et pas seulement polémique et méprisant. Tout esprit qui se sent concerné par les faits sociaux doit nécessairement se poser la question du « politique » devant un fait majeur. Il doit se donner des critères francs et honnêtes pour distinguer l’accidentel et l’individuel du systématique et du collectif. Faute de quoi l’argumentaire politique lui échappera nécessairement.
Vos remarques, en
revanche, sont largement hors sujet (du sujet que je traite), dès
lors que vous vous laissez entraîner sur le terrain de la morale ou
de la psychologie en introduisant des termes comme « victime »
et « domination ». Elles deviennent parfaitement
caricaturales lorsque vous basculez dans l’argumentaire du fait
divers sordide. Elles me rappellent le classique dilemme au sujet de
la peine de mort : « et si c’était ta sœur qu’on
avait violée et assassinée... ». Ou comment confondre le particulier et le général.
L’analyse que je
suggérais ne se place pas, relisez-la, sur le plan du bon et du
mauvais, ni sur celui du bien et du mal, de « l’excusable »
ou de l’impardonnable.
La question que je me pose, et que je posais ici à la cantonade, c’est de savoir si l’on peut raisonnablement faire abstraction des facteurs sociaux dans ce qui vient de se produire. Non pas dans l’intention d’absoudre les acteurs, mais dans le sens de ne pas faire fausse route, de chercher réellement des solutions, et de tenter de se diriger vers une société où l’on a réduit les causes de conflits, où un consensus émerge largement sur l’équité.
Bien entendu, face à des
événements qui dérangent, la première réaction, la plus
simpliste, la plus primaire, est celle de la vengeance, de la
punition, de la répression. Si cela ne fonctionne pas, la second
réaction consiste à penser que la punition et la répression
n’étaient pas assez violentes.
Et l’on peut évidemment rêver d’une société d’où toute violence serait éradiquée par des lois intraitables servies par des forces de l’ordre intouchables, tenues à distance par des murs infranchissables, et vidées des fauteurs de trouble par des charters de renvoi. Cela peut peut être fonctionner, mais ce n’est pas la société dans laquelle je souhaite vivre. Chacun ses choix en la matière.
L’accusation
d’idéologie qui traverse votre réaction relève elle aussi du
lieu commun éculé.
Elle sous-entend évidemment l’esprit
étroit, dogmatique, formaté, dont les idées conduiront
immanquablement à une réplique du Cambodge de Pol-Pot, ou dans le
meilleur des cas au Kremlin de Brejnev.
Mais pour être crédible,
le qualificatif « idéologique » suppose de dépasser l’imprécation à l’aide d’un minimum de
définition. Il ne suffit pas de
condamner tout ce qui rappelle Marx de près ou de loin pour être
indemne d’idéologie.
L’une des caractéristiques de cette
attitude est en effet d’être totalisante. C’est à dire de
porter en elle-même les réponses à toutes les questions sociétales
du monde.
Or les systèmes dans lesquels nous vivons,
démocratiques dans la forme, présentent tout à fait ce travers
totalisant résumé par Mme Thatcher dans l’expression « There
is no alternative ». Ils sous-tendent les politiques actuelles,
affirmant sans cesse qu’il n’y a pas d’autre solution, et
produisant des programmes politiques quasi identiques sur tout
l’échiquier électoral.
Les credo des politiques libérales, fondés sur la prééminence du marché, sont une forme idéologique.
Mais leur plus grand
succès est d’avoir réussi à prendre l’habit de la neutralité, ouverte, objective, intelligente. Un économiste orthodoxe, un homme
politique de « l’arc républicain » n’est jamais
qualifié d’idéologue.
Pour ce qui est de la police, enfin, essayons de ne pas tout mélanger une fois de plus.
Votre violeur adepte
du pal commet indiscutablement une abominable violence… que vous
exposez à dessein dans les pires détails. Une violence bien pire
que celle que commet un policier donné en service.
Mais qui n’a
rien à voir. Le terme générique « violence » ne devant
pas servir à masquer les réalités.
Il ne devrait pas
être nécessaire de souligner que votre violeur agit en son propre
nom, sous sa propre responsabilité. Alors que le policier agit au
nom de l’institution, dans son uniforme, au nom de la République
dirait M. Macron. Au nom du peuple français, dirait un
constitutionnaliste hypocrite.
Le policier est investi d’autorité, assermenté. Cela oblige, cela implique l’institution dans son ensemble. Peu importe quel policier ratissa des juifs pour les conduire à Drancy, quel CRS poussa des manifestants dans le métro Charonne. La Police française a fait ça. Et cela d’autant plus qu’elle aura tenu de manière définitive à protéger les éventuels « moutons noirs » ayant abusé de leur pouvoir et de leur force.
Mais en tout état
de cause, ce n’est pas la violence commise par UN policier qui est
inquiétante et condamnable. Les contempteurs politiques de l’action
policière ne raisonnent qu’en terme d’institution non en termes de déviations sordides d’un individu.
Ce sont les marges de manœuvre accordées à la police, les tolérances dont elle bénéficie, éventuellement les ordres explicites ou non qu’elle reçoit qui sont terrifiants et qui sont en cause.
L’institution
policière est une machinerie qui sert le pouvoir en place. Elle
servira n’importe quel pouvoir en place, tout le monde le sait. En
France elle a servi Vichy, Au Chili Pinochet, en RDA le pouvoir
communiste, dans le III° Reich le pouvoir hitlérien.
Il est
donc primordial, de limiter ses prérogatives, de les soumettre à
des contre pouvoirs. Il est dangereux de placer entre ses mains des
armes matérielles, des armes légales, des usages règlementaires
susceptibles de tomber un jour entre des mains antidémocratiques. Dangereux de l’habituer à être protégée coûte que coûte.
Rien n’est aussi terrifiant qu’un système policier certain de l’impunité et sans contrôle.
Alors, pitié, ne
rabaissons pas la question en confondant le violeur occasionnel ou
l’assassin de son patron avec le système de maintien de
l’ordre.
Ne rajoutons pas de détails dignes du Sun
sensés renforcer l’argument.
Ou bien abonnons nous au Sun et à son forum.
21/09 14:52 - suispersonne
21/09 14:33 - Aristide
@Gustave Il y a des intertitres, in n’est pas obligé de tout lire... Ouf (...)
12/09 17:38 - suispersonne
@Eric F Et vous trouvez ça normal ? 31 % du budget de l’état vient de (...)
05/09 05:52 - SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
Quand ils se présentent souvent sur AGV comme opposant à Macron . Visiblement les mots sont là (...)
05/09 05:48 - SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
Ils sont la corruption , le vice ...par Juan, Branco Emmanuel (...)
05/09 05:45 - SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
https://reseauinternational.net/thierry-breton-un-neo-fascisme-neoliberal-pourquoi-pas/ (...)
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