L’identification de Nazareth avec Sepphoris reste problématique. Nazareth signifie « le lieu-saint ». Difficile d’attribuer cette dénomination à la très hellénisée capitale de Galilée. Gamala ne peut pas non plus être Nazareth dans la mesure où elle ne se situe pas en Galilée et n’est pas non plus un « lieu-saint » même s’il s’agit d’une forteresse de premier plan.
Il existe un « lieu-saint » en Galilée : la ville de Safed. Son emplacement en hauteur correspond avec le peu que nous savons de Nazareth à travers les Evangiles. L’histoire antique de Safed est méconnue ce qui est également le cas de Nazareth. Son émergence correspond peut-être justement à celle d’un messianisme galiléen au début de notre ère.
Joseph dont le nom symbolise à la fois la position septentrionale et l’ouverture aux influences extérieures, représente les instances dirigeantes de Galilée. Safed ferait une plus crédible colonie de Sepphoris que Bethsaid située dans la Tétrarchie de Philippe donc de l’autre côté du Jourdain, véritable Rubicon judaïque. A l’Est du Jourdain, les exilés de Bethsaïd (Simon rejoint par Jean et « surveillé » par Philippe) ne connaissent pas encore Jésus.
Le raid de Judas de Gamala sur Sepphoris est peut-être une réponse « positive » de Simon à la parution du Protévangile de Jacques qui lui offre la grande prêtrise en cas de succès. Première tentative échouée. Thomas fait comme si de rien n’était et continue de dérouler son histoire en faisant grandir le mouvement messianique galiléen. Il faudra attendre le baptême de Jésus par Jean-Baptiste pour que Simon franchisse à nouveau le Jourdain vers la Galilée.