@La Bête du Gévaudan
Hola, du calme ! La guerre froide est finie, vous étiez pas au courant que le capitalisme a gagné ?
Laissez-nous se recueillir sur la tombe de notre camarade Marx, vous voulez l’interdire ça aussi ?
Que vous soyez encore taquiné par Marx prouve bien son immortalité : rien ne pourra y mettre un terme, même la magie noire !
Sa vision " dialectique » de l’homme et de l’histoire est paranoïde, nihiliste et manichéenne, dites-vous. Mais depuis l’aube de l’humanité n’y a t-il pas eu des guerres et de l’exploitation en permanence ? Selon vous, qui vivez peut-être à Disneyland, Marx serait sanguinaire juste parce qu’il ne fait pas assez preuve de naïveté ?
Marx n’a pas fait de théorie de gouvernement, de type contrat social, son souci était principalement d’accomplir le renversement des structures de la domination, en neutralisant le pouvoir bourgeois (capitalisme) et l’aristocratie (féodalisme). Tout ce qui a été mis à son crédit par la suite dans les Etats socialistes et les régimes sociaux-démocrates dépassent le cadre théorique de ses hypothèses.
La preuve, alors qu’il bien plus associé à la Révolution c’est à la naissance du parti social-démocrate allemand qu’il a directement contribué. Ce n’est qu’au congrès de Bad Godesberg en 1959 que le SPD a abandonné les thèses marxistes, soit plus de 40 ans après la Révolution russe !
Donc c’est un peu facile de n’associer le marxisme qu’au communisme d’Etat, utopique et irrationnel, et de nier son influence générale dans le socialisme au sein du régime libéral. Et vous savez très bien, comme le disait Schumpeter, que Marx fait partie des classiques rangés au même titre que Smith et Ricardo.
Mais le fait que vous soyez hystérisé au sujet de Marx, est plutôt bon signe. C’est que son esprit est encore bien vivace et le communisme est en train de ressusciter !
Pour l’islam, c’est certes une religion décentralisée mais il y a quand des institutions. Sinon ce serait du simple déisme qui ne serait attaché à aucune histoire ni à aucune culture. Il y a bien des instances de légitimation qui se réfèrent à des traditions et à des coutumes. Donc, ce n’est pas n’importe quelle autorité, comme vous dites, qui peut prendre des décisions.
Le problème est plutôt l’incarnation du pouvoir à un niveau supérieur, qui n’avait pas été vraiment tranché à la mort du prophète, et qui livre la question du pouvoir à une guerre entre les différents clans (fitna), même si théoriquement le califat est censé résoudre ce problème. Et quand il n’y a plus de calife, vous imaginez bien que cette question est encore plus problématique.