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Commentaire de Christophe

sur Ultranationalisme ukrainien : le génocide extrême des Polonais de Volhynie de 1942 à 1944 (1/2)


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Christophe 10 juin 2024 23:13

Bizarre que vous ne fassiez aucune référence à la seule et unique biographie de Bandera.

Tout d’abord, l’OUN a collaboré avec l’Allemagne nazie dès 1933, perpétrant attentats, assassinats, ... d’ailleurs Bandera était prisonnier des polonais, condamné pour meurtre lorsque les allemands nazis l’ont libéré des geôles polonaises. Avant guerre, les membres de l’OUN sont formés en Italie aux côtés de membres de l’Oustacha, le mouvement fasciste croate que les nazis placeront au pouvoir en avril 1941 ; ils y apprendront le meurtre, meurtre de masse, attentats, ...

Suite à la Proclamation du pouvoir d’État ukrainien par l’OUN-B, le 5 juillet 1941, Bandera est arrêté par la Gestapo et emmené à Berlin. Stetsko, qui s’était autoproclamé premier ministre de l’Ukraine, a suivi une semaine plus tard. Pendant leur détention à Berlin, Bandera et Stetsko ont continué à jouir de leur liberté politique. Libérés le 14 juillet, Bandera et Stetsko ont continué à négocier avec le régime nazi, proposant divers projets à différents organes militaires et policiers nazis. Dans une lettre de protestation à Hitler, datée du 3 août 1941, concernant la séparation de la Galicie du reste de l’Ukraine et son incorporation au gouvernement général, qui était elle-même en partie une réaction à la proclamation de l’OUN-B, Bandera affirma son profond respect pour Hitler en tant que camarade nationaliste de la marque occidentale.

C’est l’assassinat par les bandéristes de Mykola Stisiborskyi, un dirigeant rival et idéologue de l’OUN-M qui a amené les nazis à détenir à nouveau Bandera et Stetsko jusqu’en 1944.

Les dirigeants de l’OUN-B étaient détenus en « Sonder und Ehrenhaft », un statut de détention spécial et privilégié que les nazis réservaient aux diplomates et aux chefs d’État. En outre, ils ont été autorisés à continuer à correspondre avec leurs partisans intégrés dans l’appareil répressif nazi, bien que les nazis aient pris des mesures pour renforcer leur surveillance et leur contrôle en intégrant les membres des milices et des groupes d’intervention de l’OUN dans les unités de police ukrainiennes.

Il faut être un minimum sérieux entre la guerre menée contre les soviétiques et les accrochages anecdotiques avec les allemands. Katchanovski (historien canadien) a démontré que 6% des principaux commandants de l’OUN et 3% des principaux commandants de l’UPA sont morts à la suite de frictions militaires avec les Allemands, alors que 54% sont morts au combat contre les forces soviétiques.

Face à la perspective d’une défaite imminente, les nazis libèrent Bandera de sa captivité en septembre 1944. Il en résulte une coopération encore plus étroite entre l’UPA, l’OUN-B et les nazis dans la lutte contre l’avancée de l’Armée rouge. Selon le biographe de Bandera, Grzegorz Rossolinski-Liebe : Bandera, ainsi que d’autres politiciens ukrainiens de premier plan tels que Melnyk, Kubiyovych et Pavlo Shandruk, ont accepté d’aider les Allemands à mobiliser les Ukrainiens pour la lutte contre l’Union soviétique.

Bandera se réfugie à Munich, où il collaborera avec la CIA et les services secrets ouest-allemands. Après une brève suspension de ses activités, l’OUN-B est reconstituée sous les auspices du MI6 britannique en 1946 pour servir d’allié dans une insurrection antisoviétique en Ukraine que les Américains soutiendront secrètement jusqu’à la fin des années 1950. Il semble que Bandera ait été assassiné par un agent du KGB en 1959. Sa femme et son fils se sont enfui à Toronto, au Canada, où ils continuent à promouvoir la cause de l’OUN.

Dans les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien, en étroite collaboration avec ses alliés américain et britannique, a ouvert les portes aux collaborateurs nazis et aux nationalistes d’extrême droite d’Ukraine et d’autres pays d’Europe de l’Est considérant qu’il n’y avait pas de meilleurs alliés dans la guerre froide contre l’Union soviétique que ces fascistes et ultranationalistes.

Les nationalistes ukrainiens d’extrême droite en sont venus à jouer un rôle essentiel dans la politique canadienne au pays et à l’étranger. Par l’entremise du Comité ukrainien canadien, devenu plus tard le Congrès ukrainien canadien (UCC), Ottawa a soutenu le développement d’un réseau d’organisations niant toute participation ukrainienne à l’Holocauste et créant et promouvant une mythologie nationaliste célébrant la lutte « héroïque » des fascistes ukrainiens contre l’Union soviétique pour obtenir un État ukrainien « indépendant » – d’abord en collaboration avec le Troisième Reich, puis avec le MI6 de Grande-Bretagne et la CIA.

J’arrête là mais je confirme aussi que depuis 1991, les anciens nazis survivants et leur engeance sont revenus en Ukraine (financés en cela par les mêmes anglo-saxons) pour nous mener à ce que nous connaissons aujourd’hui.


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