C’est à de conflit de quatre siècles que nous devons la liberté civile. Si l’Eglise avait continué à soutenir les trônes des rois qu’elle oignait, ou si le combat s’était achevé à la va-vite sur une victoire sans partage, toute l’Europe aurait croulé sous un despotisme à la byzantine ou à la moscovite.
Lord ACTON (in Histoire de la liberté dans le christianisme — 1877).
De nombreux intellectuels catholiques libéraux-conservateurs ont milité pour ce découplage du temporel et du spirituel auquel le catholicisme était prédisposé. On connaît Lord ACTON, mais on peut aussi citer Frédéric BASTIAT ou Alexis de TOCQUVILLE. Parmi les contemporains, on peut citer Rémi BRAGUE avec son livre
Europe, la voie romaine (1992) dont on peut recommander la lecture à ceux que ça intéresse.
L’église romaine avait fini par jouer un rôle d’encadrement des populations à la demande du pouvoir politique depuis la fin de l’Antiquité et le Haut-Moyen-Age. Que des clercs y aient trouvé leur intérêt est certain, mais il ne faut pas oublier que c’était largement une demande du pouvoir temporel. Mais le christianisme, notamment romain, recelait dans sa doctrine ce distinguo (rendre à César, etc.). Néanmoins, malgré ces prédispositions, l’avènement du libéralisme fut douloureux en Occident.
Mais il est quasi impossible dans l’islam (qui ignore ce distinguo et professe la théocratie) où il prend de front la doctrine elle-même. Néanmoins, il va bien falloir y parvenir. Je vous recommande la lecture du discours du Maréchal al-Sissi devant les Ulémas de l’Université Al Azhar du Caire le 28 décembre 2014. Il souhaite réformer l’islam dans ce sens.