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Commentaire de Christophe

sur 6 juin : faut-il (vraiment) commémorer le Débarquement ?


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Christophe 12 juin 2024 10:21

@l’auteur

Vous en appelez objectivement à ce que nous utilisons dans les sciences et qui s’appelle le doute méthodique.

Certes lire des ouvrages d’historiens ne consiste aucunement à lire la Bible, si ce second ouvrage vous demande de croire, il faut se méfier des ouvrages historiques qui vous demandent de croire. La plupart des ouvrages scientifiques proposent des interprétations tout en reconnaissant qu’il en existe d’autres.

Lorsque nous nous intéressons à l’histoire du monde, on se rend très vite compte que l’histoire écrite par les occidentaux et partagée avec le grand public est un narratif qui ne repose pas sur des éléments permettant de prendre position, il est très rare de trouver des sources originelle ; on a construit une histoire sur un narratif et les origines de ce narratif servent de référence aux suivants.

Il reste intéressant de confronter l’histoire écrite par les occidentaux avec l’histoire écrite par les autres pays.

Comme anecdote récente, j’avais écrit un article il y a 17 ans sur l’économie thermodynamique en exposant clairement que Georgescu-Roegen en était le père fondateur et que les frères Odum étaient à l’origine des modèles écologiques. J’avais sans doute encore une part de naïveté, mais je ne me doutais pas que l’occident pouvait ainsi travestir l’histoire même des sciences. En fait ces deux américains ne sont les précurseurs de rien. J’ai donc modifié mon texte par ces mots :

Petite parenthèse par rapport au texte original qui montre l’ethnocentrisme occidental. Georgescu-Roegen, chercheur américain d’origine roumaine est considéré comme le père fondateur de la bioéconomie (1973), mais en fait il a repris les idées de T.I. Baranoff qui a développé la notion de bioéconomie en 1925, mais il avait la malchance d’être russe pour l’histoire occidentale. C’est d’ailleurs aussi un russe, Vladimir Ivanovitch Vernadski qui introduira dès 1926 la notion de biosphère qui présente la planète comme un organisme vivant. Il fût le premier à envisager scientifiquement les conséquences de l’activité humaine sur le climat et il ne fut pas écouté à une époque où l’on pensait que la nature était dotée de capacités de régénération inépuisables. Il faut se replonger dans l’histoire de la Russie pour comprendre ces préoccupations majeures des premiers bolchéviques je vous renvoie sur l’ouvrage de Paul Ariès : Les rêves de la jeune Russie des soviets qui expose leur anti-productivisme.

Etant sensible à l’histoire basée sur des faits, j’ai participé à la propagande occidentale, ce qui me rend peu fier de ma participation à ce type de négationnisme historique d’état.


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