@Soucougnan
Non, nous ne sommes pas dans une situation où le RN se retrouverait dans une situation de diriger le pays.
Pour rappel, le dernier scrutin avait pour finalité de désigner qui allait siéger au Parlement européen, dont les pouvoirs dans le cadre du fonctionnement de l’UE sont assez symboliques. Le prochain scrutin aura pour finalité de renouveler l’Assemblée nationale, dont les pouvoirs, qui avaient déjà été limités par l’avénement de la Ve République, ont été pour une grande part transférés aux institutions supranationale. Parce nous ne vivons plus depuis longtemps sous un régime parlementaire, il faudra que le RN patiente jusqu’à l’élection présidentielle prévue en 2027 pour envisager de prendre la direction du pays. En attendant, c’est toujours Macron qui détient les rênes de la France.
Quand bien même le RN obtiendrait la majorité absolue à l’Assemblée, Macron n’aurait aucune obligation d’agir dans son sens. Il pourrait continuer à légiférer par 49.3 au travers de son gouvernement, comme d’habitude, en ne risquant pas plus qu’une motion de censure qui l’obligerait à remplacer ce dernier par un autre de son choix. Il pourrait également s’opposer à l’application des lois votées par le Parlement (Assemblée et Sénat) qui n’auraient pas son accord. Au pire, Macron serait gêné pour continuer les réformes que le RN (parti de droite, s’il en est) refuserait. Quant à l’éventualité d’une destitution du Président, les conditions qui la permettrait sont loin d’être réunies.
Enfin, l’UE, Macron et ses prédécesseurs ont déjà mis par terre l’économie, les finances et le souveraineté de la France et anéanti l’essentiel des moyens qui nous auraient permis de nous en sortir dans des délais raisonnables. Si tant est qu’il en aurait le pouvoir, il est peu probable que le RN fasse pire qu’eux, et il y a encore moins de chances qu’a contrario il parvienne à rétablir la situation du pays dans les trois ans qui nous séparent des prochaines échéances électorales. Rétablissement qui, quoi qu’il en soit, coûtera très cher aux Français et sera impopulaire. Macron (ou plutôt ses conseillers politiques) compte très certainement là-dessus pour discréditer son principal adversaire politique en rejetant sur ce dernier un échec annoncé face à une situation inextricable qu’il a lui-même contribué à créer.
Donc Macron n’a pas perdu le contrôle, il prépare juste l’élection présidentielle, qui est la seule à compter encore vraiment.
Par ailleurs, s’il est faux de penser que tout ne serait qu’une question de volonté en économie, il ne faudrait pas croire pour autant que rien en économie ne serait une question de volonté. Cette volonté ne suffit pas pour réussir, mais elle tout au moins nécessaire. De sorte qu’il nous sera impossible de rétablir la situation du pays tant qu’on laissera au pouvoir des gens qui n’en ont pas la volonté.