L’article commence à juste titre par remarquer que la France est davantage en crise que les pays voisins, mais parmi les trois point clés développés dans l’article, les deux derniers (condition féminine et questions environnementales) ne sont absolument pas spécifiques à la France.
Concernant la colonisation, ce n’est pas Napoléon III qui est le plus en cause (il rêvait certes d’un royaume arabe), c’est surtout sous la 3è république qu’il y a eu les colonies africaines. Il est exact que la mémoire du colonialisme a pu induire des griefs, mais le problème est alors pourquoi vouloir s’installer chez l’oppresseur honni ?
La question est surtout civilisationnelle, l’article évoque par exemple la guerre d’Indochine dans le cadre de la décolonisation, mais les Indochinois présents en France n’ont pas perpétué une culture du grief ni refusé l’acculturation, tout en conservant des traditions et solidarités entre eux.
Un point plus spécifiquement français sur ce point est peut être un hiatus entre notre conception de la laïcité (où la religion doit se faire discrète), et des communautés qui érigent la religion comme une bannière identitaire.
Concernant la ’’ghettoïsation’’ il est faux de prétendre qu’il y aurait eu une relégation délibérée, mais dans les faits les logements sociaux ont été attribués de manière croissante à des nouveaux arrivants pour raisons de situation sociale, et le regroupement par affinité s’est produit dans certains quartiers, se substituant aux populations historiques.
Le ’’melting pot’’ avait fonctionné en quelques générations lorsque le gap culturel était plus limité et les flux de nouveaux arrivants plus réduits, cela ne fonctionne désormais plus. Mais d’autres pays connaissent ce problème.
Un point spécifique à la France par rapport au pays voisins qui n’est pas mentionné dans l’article est un déclin industriel plus accentué, que les gouvernants ont tenté de contrecarrer par la dépense publique. On est encore cet année à un déficit budgétaire supérieur à 5%, alors qu’il était de 2,7% à l’arrivée de Macron.
Augmenter le coût du travail et les dépenses publiques comme préconise le programme NFP ne ferait qu’enfoncer davantage, même causes, mêmes effets.