@berry

C’est justement dans ce genre de situation qu’il faut faire une politique sociale pour relancer l’économie. Les pauvres dépensent leur argent et ne l’envoient pas aux îles Caïman ou Anglo-Normandes. Une des raisons des difficultés économiques actuelles est justement que l’argent des « cadeaux fiscaux » faits aux super riches disparait et ne « ruisselle » pas. Une part importante de la richesse produite ne participe plus à l’activité économique.

Il faudra m’expliquer comment les centaines de milliards de CICE donnés aux groupes du CAC40, déjà largement bénéficiaires, présentent un intérêt économique. Et de fait, ces centaines de milliards d’argent public finissent ainsi dans la poche des actionnaires. Il s’agit ni plus ni moins d’un transfert massif de pognon des pauvres vers les riches. Et ce n’est qu’un exemple.

Je rappelle que le CICE et les aides aux entreprises représentent le premier poste de dépense budgétaire de l’État. Pas l’Éducation Nationale, pas la police, pas l’armée, pas la sécurité sociale, non, l’aide à Bernard Arnaud, François Pinault et Vincent Bolloré, entre autres. Ces pauvres gens en ont tellement besoin ! On comprend la lutte sans merci des médias des oligarques contre LFI...

Demandez vous pourquoi la fortune des 0,1 % a été multipliée par 5 (estimation basse, on ne sait pas tout...) depuis que Macron est au pouvoir.

Bien sûr, l’intégralité du CICE ne tombe pas dans la poche des grands groupes qui n’en ont pas besoin, et cette disposition est en partie justifiée pour certaines PME ou autres, mais il conviendrait quand même de regarder de très près ou va tout cet argent.

Et je ne parle même pas du Crédit Impôt Recherche, qui profite énormément, allez savoir pourquoi, aux grandes banques et aux compagnie d’assurance, qui sont comme chacun sait, en pointe dans la recherche fondamentale. Ou bien de Sanofi qui a continué à profiter de ce Crédit Impôt Recherche après avoir démantelé, précisément, plusieurs de ses pôles de recherche.

Donc, des marges de manœuvre budgétaires, il y en a. Beaucoup. Ce n’est pas un hasard si le programme du NFP a été validé par une palanquée d’économistes, dont beaucoup ne sont pas des gauchistes, loin de là.

En revanche, les mesures de « rigueur » budgétaire en période de difficultés économiques ne fonctionnent jamais. Dans toute l’histoire économique, il n’est jamais arrivé qu’un plan de « réajustement structurel » donne de bons résultats. Leur but n’est d’ailleurs pas de rétablir les finances mais de démanteler l’état social. Forcément, retirer de l’argent de la circulation monétaire n’est jamais une bonne idée en période de difficultés économiques.

Parce que l’argent que dépense l’État ne disparait pas dans un grand trou, contrairement à ce qu’affirme les débilos libéraux. Il participe entièrement à l’activité économique (contrairement à l’argent des riches). sauf si on le dépense en CICE pour des entreprises qui le distribuent ensuite à leurs actionnaires, forcément.

Et donc, les mesures de rigueurs se traduisent toujours par de la récession. Normal, leur but n’est pas de rétablir les finances publiques, mais de démanteler l’État. Rigueur -> encore plus de difficultés économiques -> plus de rigueur, jusqu’à ce que le rêve des libéraux du démantèlement de l’État se réalise.

Imaginez qu’on ait répondu à la situation économique désastreuse en 1945 par des plans de rigueur, et qu’on ait distribué l’argent du plan Marshal au super riches pour qu’il le fasse « ruisseler »... On y serait encore.

Et bien c’est la politique de Macron et le Maire, et des libéraux en général. Et rien dans le programme du RN n’indique qu’il fera autre chose. Que le RN ait le soutient ostensible de Bolloré et de ses semblables devrait quand même inciter à la prudence sur la « rupture » avec le macronisme qu’il représenterait. De toutes façons, le RN s’est bien gardé de présenter un programme économique clair.