Il y a beaucoup plus de proximité structurelle entre un réactionnaire fédoaliste et un révolutionnaire communiste, qu’avec un libéral classique... Les réactionnaire comme le communiste souhaitent réunir en une même main le pouvoir (potestas) et la propriété (proprietas) et soumettre la rémunération de chacun à la décision du corps politique (quelle que soit sa forme). La seule différence réside dans le fait que le féodaliste remet le corps politique à la décision de l’aristocratie, alors que le communiste remet le corps politique à une bureaucratie plus-ou-moins élue. Mais dans les deux cas l’initiative individuelle y est soumise au bon vouloir du corps politique...
Malheur, dans un tel système, à celui dont l’initiative déplaît au corps politique ! Ou bien simplement qui demeure incompris du niveau intellectuel moyen du corps politique. Quelle que soit sa forme, le corps politique a tendance au conservatisme, à la préservation des positions acquises et des équilibres d’influences. Le communisme n’échappe pas à la règle. C’est une des raisons qui conduit les systèmes féodaux ou communistes à la stagnation, car ils sont mécaniquement hostiles à l’innovation et à l’initiative intellectuelle.
Le libéralisme classique sépare la propriété du pouvoir. Cela permet à l’individu de s’émanciper (dans le cadre de la liberté et de la responsabilité individuelle), le pouvoir étant dévolu au strict règlement de la justice entre les parties (comme, par exemple, on l’observe aujourd’hui dans le droit pénal ou civil).