@ Emile
Vous avez raison d’affirmer que le siège d’Autun par Victorinus n’a rien d’une évidence. Aucun auteur antique ne l’écrit. Il y a trois évènements militaires majeurs à distinguer du plus récent au plus ancien.
284 : répression de Maximien contre les Bagaudes
274 : bataille des champs catalauniques, reddition de Tétricus à Aurélien
270 : siège des villes éduennes par les rebelles gaulois à l’époque de Claude II.
Les deux conflits les plus récents ne posent pas de problème et son bien attestés par divers auteurs (Eumène, Aurélius Victor, Eutrope, « Trebellius Pollio »). Dans le discours pour la réparation des Ecoles, Eumène affirme notamment que les Bagaudes ont ravagé Augustodunum. Par contre, le Discours d’Actions de Grâces de Flavie à Constantin est à ma connaissance le seul texte qui évoque ce siège des villes éduennes par les rebelles gaulois.
Question cruciale : Qui sont ces rebelles gaulois au yeux d’Eumène ? S’agit-il des Empereurs Gaulois ou de ceux qui les ont renversés ? Sans doute qu’Aurélius Victor et « Trebellius Pollio » auraient des points de vue totalement opposés sur la question. Pour le premier les empereurs gaulois étaient des usurpateurs alors que pour le second qui détestait Gallien, ils faisaient figure de sauveurs.
Les ville éduennes ont appelé Claude II en renfort. Aurélius Victor le met dans le même sac que les empereurs gaulois. Par contre, Eumène est sur la même ligne que « Trebellius Pollio ». Claude est Divin et Gallien coupable d’incurie. Conclusion : pour Eumène les rebelles gaulois ne sont pas les empereurs gaulois mais bien ceux qui les ont renversé.
D’ailleurs, si les Eduens s’étaient soulevés contre les Empereurs Gaulois pourquoi aucun auteur antique n’en parle ? Vous avez donc certainement raison de penser que ce sont les mêmes rebelles gaulois qui ont tué ces empereurs et mis le siège aux villes éduennes. Ce évènement prend place dans l’intervalle entre la mort de Victorinus et la prise de pouvoir de Tétricus.
Notons au passage que l’existence de Victoria est attestée à la fois par Aurélius Victor et « Trebellius Pollio ». Voilà au moins un point sur lequel ils sont d’accord.