@Paul Jael : tout d’abord je ne partage pas votre axiome philosophique selon lequel la société serait une construction (et donc susceptible « d’améliorations » dans le sens où vous semblez l’entendre). Je pense quant à moi que la société est naturelle à l’homme, et qu’elle précède les constructions. J’ajoute que je ne confonds pas les progrès de l’humanité (conscience, science, technique, etc.) avec les progrès d’un constructivisme social délibéré. Quand l’homme découvre l’agriculture ou la machine à vapeur, ce n’est pas dans le but de créer une société nouvelle. C’est au contraire les apparences nouvelles de la société humaine (qui reste largement inchangée en profondeur) qui découlent de ces découvertes. L’idée socialiste d’un constructivisme social m’est donc largement étrangère. Je ne m’inscris pas dans le constructivisme (qu’il soit « socialiste » ou « capitaliste »).
Le capitalisme est une découverte bénéfique de l’homme. Elle permet, grâce à des outils de conceptualisation, d’accroître les échanges, l’épargne, l’investissement et la prospérité générale. (de ce point-de-vue, le socialisme est d’ailleurs largement réactionnaire). Les progrès de l’humanité au fur et à mesure de la diffusion du capitalisme sont manifestes, massifs et incontestables. Est-ce-que l’humanité inventera de nouvelles formes d’amélioration des échanges sociaux ? Peut-être... certainement... Mais le luddisme intellectuel socialiste, largement contre-nature, n’est pas de ceux-là. Il a été dénoncé dès le XIXème siècle comme utopiste et dangereux, et s’est révélé au XXème siècle utopique et dangereux. Il serait peut-être temps de donner enfin acte aux libéraux qui avaient prévu l’impasse communiste.