@Odin
Les évènements ont un rôle prépondérant, le choc pétrolier suite à la guerre du Kippour et la crise qu’il a induit est de même nature que la crise de 29.
La perception d’alors était que la crise serait brève, qu’on pouvait s’endetter quelques mois pour relancer la machine (c’est du reste ce que veut faire le NFP). On nous avait annoncé le bout du tunnel, mais en fait on n’en n’est jamais vraiment sorti.
Je connais la loi de 73 pour l’avoir décortiqué et cherché à comprendre, l’usure n’a rien à voir à cela. Le recours aux banques privées n’a pas été instauré à l’époque, où on procédait plutôt à des emprunts auprès du public, et justement l’emprunt Giscard indexé sur l’or s’est révélé bien plus ruineux pour l’état.
Encore une fois, la loi de 73 n’a apporté aucune restriction supplémentaire (notamment la disposition sur la présentation des effets à l’escompte de la BDF existait depuis 1936), mais elle a formalisé le recours à la BDF, pour éviter la planche à billet et les dévaluations induites, or cette planche à billet et ces dévaluations ont eu lieu ...au début des année 80, donc après la loi 73. C’est au milieu des années 80 que le gouvernement de gauche a renoncé au recours à la BDF pour préserver le franc.
Les ignorants sont ceux qui ânonnent une légende urbaine, en croyant qu’avant la loi de 73 l’état empruntait abondamment à la BDF, ce qui était faux pendant les années 60 et début 70 où le budget était à l’équilibre.
Le plus comique est que l’état a davantage emprunté à la BDF juste après cette loi que les années précédentes
référence : voir cette thèse (Politique monétaire et politique du crédit en France pendant les Trente Glorieuses : 1945-1973 - Eric Monnet), notamment l’annexe 2