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Commentaire de Pierrot

sur Une clé vers la sortie de la Vème prison de France


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Pierrot 8 septembre 10:17

@Karugido
Si l’on devait vous suivre au sujet de la Constitution de 1958, alors je pense qu’on pourrait remontrer jusqu’à la nuit des temps sans trouver d’organisation politique qui ne soit problématique. Et je doute qu’une Constitution différente puisse jamais régler les questions de fond.

Votre point de vue légaliste est juste à côté de la plaque, parce qu’il s’avère très insuffisant pour désigner les principaux problèmes, et par voie de conséquence les principaux responsables (... ce qui me semble être assez gênant quand on prétend dénoncer, à juste titre, une occultation de la réalité).

En effet, ce point de vue légaliste revient peu ou prou à considérer les citoyens comme un troupeau de mouton qui aurait pour seul horizon la badine du berger et les crocs de son chien, et pour destinée la tonte et l’abattoir. Et ce que vous proposez, ce serait de changer de badine, de chien ou de berger...

À bien des égards, votre article me fait penser à cette description des ombres sur le mur de la caverne de Platon, qui ne permet en rien de percevoir ni de comprendre ce qui se passe réellement dehors. Une description d’ailleurs incomplète car, outre le sujet de ma précédente remarque, je n’y vois par exemple aucune référence aux institutions européennes, ni à la législation extraterritoriale américaine, qui pourtant régissent une grande part de nos vies actuellement.

Le véritable problème n’est pas la Loi ni la Constitution, mais les pouvoirs auxquels nous nous sommes soumis, lesquels s’en servent à nos dépens.

J’en veux pour preuve que, pour justifier leurs actes ou leur immobilisme, nos politiques prennent souvent comme prétexte le respect infaillible de la Loi et de la Constitution, mais que par ailleurs ils ne se gênent pas pour réinterpréter et pour modifier ces dernières, voire pour y contrevenir sous des prétextes présentés comme inexorables ou légitimes, lorsque cela les arrange. L’impunité dont jouissent certains pouvoirs qui méprisent les lois, parfois avec la complicité des institutions publiques, me semble constituer un autre indice significatif.

En vérité, en se soumettant aux mêmes pouvoirs qu’actuellement, l’adoption de n’importe quelle autre Constitution aurait abouti à la même situation. Seuls les moyens mis en œuvre pour y parvenir auraient été quelques peu différents.


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