La situation est en effet sans équivalent depuis le début de la 5ème république, mais la raison première est que le peuple est divisé, puisqu’il a voté en part à peu près équivalente pour trois blocs antagoniques. Au passage, ça montre qu’il y a vraiment un pluralisme politique ’’à large spectre’’ !
Alors ’’tenir compte du résultat des urnes’’, c’est quoi, concrètement ?
Le bloc national, a recueilli le plus de suffrages aux européennes et au premier tour, mais il a été ostracisé et l’article prétend même qu’il ’’rejetterait les principes des droits de l’homme’’. Donc déjà plus du tiers des électeurs est écarté au travers de ses représentants.
Le bloc de gauche a de manière relative le plus d’élus (un tiers des sièges) mais ne constitue pas une majorité.
Le bloc central a plusieurs composantes, (macronie, droite libérale, indépendants), il a déjà montré que factuellement il dispose d’une majorité relative de fait, lors de l’élection au perchoir.
Mais assurément, sauf éclatement d’un de ces blocs (ce qui ne s’est pas produit), l’un d’entre eux ne peut entrer en fonction qu’avec la ’’neutralité préalable’’ d’un des autres blocs.
Aurait-il fallu d’abord désigner la candidate à ce poste proposée par la gauche ?
Peut-être, mais cela aurait aboutit on le sait à la censure des deux autres blocs dès l’ouverture de la session parlementaire.
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Le problème institutionnel vient de la clause dans la constitution selon laquelle le président nomme directement un premier ministre, plutôt que nommer un postulant premier ministre chargé de constituer et faire avaliser un gouvernement par le Parlement
La passassion ne devrait s’effectuer qu’après aval (ou non censure) du Parlement. Donc oui, ce serait un formalisme plus parlementaire, mais qui correspond bien à la nécessité quand il n’y a pas de majorité claire, voire de majorité relative solide.
En fait, cela se passe comme ça dans les autres pays, et même pour la commission européenne dont les ’’commissaires’’ sont soumis à approbation du PE.
Pour ce qui est de la ’’constituante’’, eh bien le NFP dispose de suffisamment de députés pour lancer un ’’referendum d’initiative partagée’’, restera à obtenir la pétition de près de 5 millions de citoyens (sur les 28 millions qui ont voté pour elle, cela devrait être possible). Défiler avec des bannières ne serait que défoulatoire.