• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Étirév

sur « Des peuples malheureux parce que les femmes sont malheureuses... »


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Étirév 26 septembre 07:40

L’homme qui asservit la Femme prétend toujours la libérer.
La Femme, ce « pouvoir bienfaisant », avait régné par l’Amour, l’homme allait régner par la terreur.
La Femme… Pauvre créature, née pour aimer et toujours empêchée de remplir cette fonction sainte ! Vouée par ce monde corrompu, aveugle, à une existence tourmentée, cherchant toujours ce bonheur promis et légitime, et n’y arrivant jamais. Etrangère, comme égarée, dans un monde indigne d’elle, qui a commencé par la méconnaître ou par en abuser, et qui ne cherche plus de satisfactions, aujourd’hui, que dans la licence dégradante, le luxe ridicule, l’ambition absurde ou la domination féroce.
Que tout cela est loin des joies pures que la jeune fille rêve encore, dans son ignorance de la corruption qui l’entoure !
La société actuelle est en proie à un malaise qui a comme origine, d’une part la lutte des classes, d’autre part la lutte des sexes. Ces deux questions se tiennent.
La lutte des sexes a précédé toutes les autres : elle a ouvert la porte à la violation du Droit naturel et d’injustice en injustice le désordre s’est propagé dans la société tout entière ; tous les faibles ont été sacrifiés et la force a régné, aidée par la ruse, par le mensonge, par la terreur.
La dissolution des Etats, c’est-à-dire le désordre, commença quand certains hommes, troublés par le mauvais esprit qui engendre l’orgueil, voulurent mettre leur personnalité au-dessus des autres, s’affranchir des lois établies et dominer les faibles. Cette révolte fut le commencement de l’erreur sociale, c’est-à-dire de l’injustice.
Les hommes des temps anciens se sont groupés pour lutter, non pas contre des dangers physiques, mais contre l’autorité maternelle, contre le droit naturel de la Femme, sur lequel s’était élevé la grande civilisation gynécocratique. Cette grande civilisation est celle que l’on appelle symboliquement l’« Âge d’Or », l’« Âge Edénique », le « Ciel sur la Terre », c’est-à-dire l’âge de la vie heureuse, et qui résultait partout de la première organisation sociale (Gynécocratie) représentée par la Maîtresse (ou Reine), de la première organisation religieuse (Théocratie) représentée par la Déesse (« Déesse » est le nom générique de toutes les femmes supérieures et qui n’indiquait alors que les qualités morales inhérentes au sexe féminin, rien de surnaturel), et de la première organisation familiale (Matriarcat) représentée par la Mère.
La grande révolte de l’homme contre la Femme ouvrit l’ère des discordes, qui devaient régner si longtemps.
L’histoire est remplie de la lutte qui résulte de ces deux évolutions contraires : celle de l’Esprit féminin qui veut monter toujours dans la voie du progrès infini ; celle de l’instinct masculin qui entraîne l’homme vers des plaisirs dégradants, qui troublent sa mentalité et lui suggèrent des mensonges et des ruses pour se justifier. Ce sont ces deux Principes qui furent, au début, appelés « le Bien et le Mal, l’Esprit et la Force ».
Le régime Matriarcal s’explique par ce fait que le Père naturel ne s’attache pas à la Mère et à l’enfant, ne connaît, du reste, pas l’enfant né de lui ; et l’enfant qui ne porte que le nom de sa Mère, qui est le nom de la tribu, ne connaît pas son Père, ne sait même pas qu’il en a un. En effet, les premiers rapprochements n’ayant pas eu de résultat immédiat, les hommes ne pouvaient pas se figurer qu’il pût y avoir dans leurs jeux sexuels le germe d’une conséquence aussi éloignée et aussi inattendue ; longtemps ils ignorèrent la loi de la génération, c’est-à-dire le rapport qui existe entre la cause et l’effet, et, du reste, ne s’en préoccupèrent pas ; ce n’est que dans la période que l’on peut appeler moderne, c’est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
Ainsi, le mot « Patar », dans le sanscrit primitif, ne signifie pas « celui qui féconde », mais « celui qui protège ». C’est le frère de la Mère. C’est pour cela que longtemps c’est lui, l’oncle, qui s’occupe surtout de l’enfant, et, quand les hommes de cette époque parlaient de la descendance, ils ne disaient pas « nos fils », ils disaient « nos neveux ». L’enfant grandissait dans sa famille naturelle, qui était sa famille maternelle, n’ayant, quand il était homme, ni responsabilité, ni charges ; donc, pas non plus cette hypocrisie née avec les devoirs factices imposés dans le monde masculiniste (suprématie du Père qui aboutira au fameux « droit paternel »).
C’est en Egypte, sous les Ptolémée, que sera établit le « droit paternel » qui donnera un coup mortel au régime maternel. C’est Ptolémée IV dit « Philopator » (« qui aime son père »), ainsi surnommé parce que c’est lui qui, deux siècles avant le Christianisme (en 222), établira le « droit paternel » par un simple décret royal, le « prostagma de Philopator ». À partir de là, la famille agnatique (paternelle) se substituera à la famille utérine (maternelle).
L’autorité brutale que l’homme a voulu exercer sur la femme et sur l’enfant, sous prétexte de paternité, a apporté le malheur dans le monde et désorganisé la famille. C’est la grande erreur sociale des temps masculinistes.
NB : Les forces agissantes de la Maternité ont créé une humanité droite, docile, disciplinée… d’abord, jusqu’au débordement des passions de l’homme. Mais, pendant cette époque primitive, quel Paradis était la Terre !... Nulle révolte ! nul mensonge ! nulle rébellion !
Dans tous les hommes, à moins qu’ils ne soient des monstres, le souvenir maternel a laissé dans l’Âme une impression profonde faite de respect et de tendresse sacrée.
Si tous les enfants étaient élevés dans la Vérité, il n’y aurait pas d’homme méchant.
La base légitime et idéale du pouvoir de la Femme réside dans sa nature spirituelle et maternelle. Elle produit l’œuvre de la création. Elle fait naître l’enfant, elle le guide, elle le soutient, elle est la source de la lumière qui l’éclaire.
En dehors de cette cause idéale, il n’en existe aucune qui légitime la domination du monde. Par la vertu de cette cause naturelle, tout enfant créé bénéficie de la nature bienfaisante maternelle, réelle, vraie, connue.
LIEN


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès