Les chiffres astronomiques de l’évasion fiscale
Essayons de voir clair dans ce maquis :
• Dans l’UE, environ 1000 milliards d’euros « perdus chaque année »
A l’échelle des 28 membres de l’Union européenne, « environ 1000 milliards d’euros sont perdus chaque année à cause de l’évasion et de la fraude fiscales » estime le Parlement européen.
Rien que l’optimisation fiscale des entreprises coûterait entre 50 et
70 milliards d’euros aux citoyens européens chaque année, selon la Commission européenne.
• « En France, l’évasion fiscale c’est 100 milliards d’euros par an, c’est le budget de l’Education Nationale »
Pour la France, on est au-delà des estimations souvent présentées,
dans la fourchette de 60 à 80 milliards mise à jour par le syndicat
Solidaires finances publiques. Le sénateur Éric Bocquet, coauteur de
Sans domicile fisc, porte cette estimation aujourd’hui à 100 milliards.
Ces 100 milliards qui ne tombent pas dans les caisses de l’État. 100
milliards, c’est 1,5 fois ce que payent les Français chaque année au
travers de l’impôt sur le revenu. De quoi assurer à l’État un budget en
équilibre puisque les 100 milliards viendraient financer largement le
déficit budgétaire annuel.
L’ONG britannique Oxfam estimait déjà en 2017 que la fraude fiscale « coûte chaque année 60 à 80 milliards d’euros à la France ».
Une récente étude, publiée par trois chercheurs dont l’économiste Français Gabriel Zucman, chiffrait les avoirs des ménages français placés dans des paradis fiscaux, à environ 300 milliards d’euros, soit environ 15% du PIB (produit intérieur brut) de la France. Dans un livre publié en 2012, le grand reporter à La Croix Antoine
Peillon chiffrait lui à 600 milliards le montant des avoirs français
dissimulés à l’étranger, dont environ 250 milliards détenus par des
particuliers et le reste par des entreprises.
https://www.nouvelobs.com/economie/20190121.OBS8848/en-france-l-evasion-fiscale-c-est-100-milliards-d-euros-par-an-le-budget-de-l-education.html
Lectures conseillés :
Retenons le chiffre de 80 milliards qui est le chiffre
que vous entendrez le plus dans le débat public. Même si ce n’est pas un
calcul officiel de Bercy, il est cité régulièrement par ses
responsables lors des nombreuses auditions tenues par les députés et les
sénateurs, lors des multiples commissions d’enquête sur le sujet.
En résumé, la fraude fiscale représente un manque à gagner d’environ
80 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du déficit public annuel
(75,9 milliards en 2016). Cette fraude prend plusieurs formes : le
travail dissimulé, la fraude à la TVA, la sous-estimation de la valeur
du patrimoine, le paiement de sommes en liquide non déclarées
constituent les principales pratiques frauduleuses quand l’argent en
question ne sort pas du pays. À l’échelle internationale, c’est encore
plus complexe : l’administration fiscale doit au quotidien identifier
les sociétés écrans, comprendre des montages sophistiqués, repérer des
manipulations de prix (prix de transfert). Qui sont ces
fraudeurs ? Les deux tiers de ces délinquants en col blanc sont des
entreprises, l’autre tiers sont des particuliers.
Ainsi aujourd’hui, il est de plus en plus simple de frauder le fisc.
Le rapport pointe également une tendance alarmante. Il serait de plus
en plus simple de frauder le fisc. Membre du syndicat, Vincent Drezet
décrit "la chute inquiétante de la présence effective du
contrôle fiscal". Ainsi, les contrôles d’examen de la situation fiscale
personnelle (ESFP) ont chuté, passant de 4.166 en 2008 à 3.613 en 2017.
Même baisse de la pression en direction des entreprises, puisqu’en 2008,
une entreprise soumise à la TVA risquait de se faire contrôler tous les
84 ans, alors qu’aujourd’hui, cette probabilité est désormais d’une fois tous les 130 ans.
Selon les auteurs du rapport, l’explication est à chercher notamment
du côté du manque de personnels. "3.100 emplois ont été supprimés dans
les services de contrôle fiscal depuis 2010", dénonce Vincent Drezet,
avant d’appeler : "seule une véritable volonté politique en matière de
lutte contre la fraude fiscale doit donc inverser cette logique qui
affaiblit le contrôle fiscal".