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Commentaire de Étirév

sur Les élections, responsables de la crise politique…


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Étirév 4 octobre 2024 07:24

À la fin du XIXème siècle, Saint-Yves d’Alveydre faisait référence à un « système synarchique ». Le terme « Synarchie » signifie proprement « gouvernement avec principes ». La Synarchie est une forme de gouvernement où les hommes qui disposent du Pouvoir sont subordonnés à ceux qui disposent de l’Autorité ; il s’agit là d’une organisation humaine dont on peut trouver les origines dans l’antique organisation sociale gouvernée par une hiérarchie naturelle dans laquelle le Pouvoir Temporel était subordonné au Pouvoir Spirituel. En effet, l’ordre dans la société traditionnelle c’est aussi la structuration de la communauté en plusieurs fonctions ou castes (base naturelle de l’organisation synarchique). Cet aspect est aujourd’hui, en Occident notamment, méconnu et incompris. Pourtant cette organisation pleinement organique d’une société, procure de remarquables et d’irremplaçables bienfaits : la stabilité, le savoir-faire de chaque fonction, le respect des autres castes qui ont besoin les unes des autres, partant la solidarité, la confiance et le respect des différences qui sont comprises comme des complémentarités et non des oppositions. Elle permet à des groupes humains différents de coexister le plus harmonieusement possible, sans que l’un empiète sur les autres et déséquilibre l’ensemble pour son malheur. À propos de la « Synarchie » dont parle Saint-Yves d’Alveydre, précisons qu’elle n’a rien de commun avec ce dont on parle ordinairement, et à quoi il semble bien que ceux qui en sont la cause aient donné le même nom tout exprès pour créer certaines confusions. C’est ainsi que la Synarchie s’oppose à tous les gouvernements qui fonctionnent en « Anarchie », c’est-à-dire sans principes, défaut que l’on trouve à la base de toutes les sociétés occidentales modernes et qui permet aux ambitieux les plus rusés ou les plus forts de s’emparer du pouvoir, au besoin en se servant du suffrage universel comme paravent, mais en le méprisant quasi ouvertement dans les « discussions secrètes » d’où dépendra le sort de la Nation. Beaucoup de gouvernés s’imaginent donc qu’ils disposent du pouvoir parce qu’on leur donne un bulletin de vote et qu’on parle de suffrage universel. Mais ils s’aperçoivent bientôt que le système fonctionne à l’encontre de leurs vœux. Cela tient à ce que l’autorité ne se délègue pas, parce qu’elle s’exerce, et appartient à celui qui est capable d’enseigner les autres, parce qu’il est plus avancé dans la « voie de l’initiation ». Mais les « techniciens-profiteurs » du suffrage universel politique et de la démagogie électorale passionnelle se gardent bien de répandre des notions de cet ordre ; en revanche, ils étouffent les grands penseurs soit par la calomnie, soit par une conspiration du silence, qui constituent un véritable assassinat intellectuel. Si malgré tout, un gêneur arrive à répandre sa doctrine, les « gênés » peuvent avoir recours à l’assassinat physique.
Dans sa « Note sur la suppression générale des partis politiques », la philosophe Simone Weil écrit que « C’est d’une part l’héritage de la « Terreur », d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. ». Précisons que le mot « terrorisme », d’origine française, est apparu pour la première fois en 1794.
Simone Weil nous fait subtilement remarquer que : « Même dans les écoles, on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu’en les invitant à « prendre parti », pour ou contre. (…) Presque partout, et même pour des problèmes purement techniques, l’opération de « prendre parti », de « prendre position », « pour ou contre » s’est substituée à l’obligation de la pensée. C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques et s’est étendue à travers tout le pays presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre qui nous tue sans commencer par la suppression des partis politiques. »
« Les partis, dit Simone Weil, sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »
Dans « Media Control : The Spectacular Achievements of Propaganda », Noam Chomsky explique que dans la société démocratique les citoyens sont divisés en deux grandes classes : l’étroite classe spécialisée (appelée Superclasse mondiale ou Hyperclasse), celle à qui revient la gestion des affaires générales, et les autres, c’est-à-dire la grande majorité de la population, que Walter Lippmann désignait par l’expression de « troupeau sauvage ». Noam Chomsky souligne que le « troupeau » n’est consulté qu’en période électorale pour entretenir chez les « moutons » l’impression de vivre en démocratie et non pas dans un état totalitaire. Une fois que la classe spécialisée est élue, le « troupeau » redevient spectateur, et même, il reste stupide, obéissant et passif, et on le traite à nouveau comme un gamin de trois ans, irresponsable par définition et incapable de connaître ce qui est bon pour lui.
René Guénon va même plus loin et dit, et explique (dans « La crise du monde moderne »), que la « démocratie », que l’on définit comme le gouvernement du peuple par lui-même, est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre, mais que la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion, dit-il, qu’on a inventé le « suffrage universel ».
Le « suffrage universel », rappelons-le, c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion, issue de cette « masse » éminemment « plastique », est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ; on peut toujours, grâce au « programme » scolaire ou universitaire « imprimé » dans les esprits, à l’aide d’une propagande et autres suggestions appropriées (démagogie, sondages), mais aussi et surtout par la PEUR, ce véritable « fonds de commerce » des « puissances d’argent » (crises économiques, chômage, violences, virus, guerres, terrorismes, attentats, pandémies, etc.), y provoquer des courants allant dans tel ou tel sens déterminé. C’est ce qu’on appelle la « fabrication du consentement ». Et les médias de masses, pour la plupart subventionnés (stipendiés serait plus juste), tels que la presse écrite, la TV, radio, cinéma, jeux vidéo, publicité, affichage urbain, sites web, « Wiki », etc., aident grandement à la manœuvre en diffusant des mensonges et des hypocrisies à des doses tellement fortes et tellement fréquentes, que la majorité de la population n’est finalement plus à même de réagir, si ce n’est dans la direction voulue par ceux qui gèrent ses choix.
On comprend, alors, pourquoi le pouvoir politique se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
Toute élévation du type humain demande un régime aristocratique. La démocratie avilit en abaissant les bons, c’est une tyrannie qui s’exerce par un mouvement de traction morale, de bas en haut ; elle fait descendre, elle empêche les meilleurs de s’élever, elle abat les têtes qui dépassent le niveau des médiocres, empêchant ainsi l’éclosion des types supérieurs, elle supprime le respect et rend les petits insolents. Ce n’est donc pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Aussi, une élite véritable, qui ne peut être qu’intellectuelle, n’a rien de commun avec la « force numérique » sur laquelle repose la démocratie ; c’est pourquoi la démocratie ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde actuel.
NB : Après 1789, la France est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire, mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, non pas populaire mais contrôlée par des partis politiques sous influence des « puissances d’argent ».
Dans le contexte actuelle du mandat représentatif, le véritable pouvoir échoit de façon opaque, anonyme, à ceux qui financent les partis politiques. En effet, le parti qui gagne les élections, et plus généralement « les partis dits de pouvoir » détiennent en réalité les rênes du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir de l’ordre judiciaire étant marginal car largement dépendant du pouvoir exécutif. Il en résulte que la séparation des pouvoirs est, structurellement, une apparence contraire à la réalité : alors que l’apparence prévoit des pouvoirs séparés, la réalité donne tous les pouvoirs, sans aucun contrepouvoir institutionnel, aux seuls « fournisseurs de capitaux », c’est-à-dire aux entités qui financent les partis politiques lors de perpétuelles élections. Des élections auxquelles on vous encourage toujours vivement de participer, et qui légitiment, grâce au leurre du « suffrage universel », toutes les actions à venir de ceux qui les gagnent.
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