@Aristide
Non, la cohérence n’appartient pas aux expansionnistes de l’occident, mais aux réalistes du multilatéralisme.
Poutine n’était absolument pas anti-occidental en 2000, mais l’incorporation à marche forcée aux instances occidentales de pays de plus en plus proches de sa frontière l’a braqué. la doctrine d’isoler la Russie énoncée par Bzezenski étant mise en oeuvre, il en connaissait l’objectif et les étapes.
Alors en effet ce n’est pas directement lié aux BRICS dont la motivation est avant tout économique, mais il y a convergence de griefs. Peu à peu la sympathie pour la cause ukrainienne qui avait pu s’exprimer dans les premiers votes à l’ONU a été remplacée par une neutralité de plus en plus distante de l’Occident. Ne pas en prendre conscience est grave pour notre avenir et notre sécurité.
Ce n’est absolument pas l’espace d’influence russe qui s’est étendu, c’est l’espace d’influence occidental qui s’est étendu à son détriment. Alors on achète par des subventions et prébendes leur adhésion, aux frais des pays de l’Europe occidentale.
Il y avait une limite, c’est l’immédiate proximité péri-russe, que l’on pourrait désigner comme le monde cyrillique, historiquement, culturellement et géographiquement quasi-russe. Fallait être irresponsable pour pousser là le bouchon.
L’argument ’’ils le veulent’’ porte sur une partie de la population, on voit en Moldavie et en Georgie comme c’est disputé, mais la question dépasse les désidérata d’une faction, c’est l’équilibre et la sécurité continentale qui sont en jeu.
Quand je parle des ’’autres pays’’, ce n’est pas les instances mondiales où l’occident garde la prépondérence (et l’exclusivité s’agissant du G7), mais des pays anciennement non-alignés, ceux du ’’sud global’’, et ceux dans la continuité communiste, auxquels se joignent désormais des pays anciennement pro-occidentaux comme l’Afrique du Sud ou les pays du Golfe, voire la Turquie théoriquement atlantiste. bref on est de plus en plus isolé et rejeté, regardez les déboires de la France en Afrique.