@Eric F
bien, que l’Europe ait le même dynamisme pour booster l’activité
intérieure au lieu de mettre des boulets règlementaires conduisant nos
entreprises à produire ailleurs dans le monde
Vous idéalisez ! Les sites industriels ont fermé ou ont été délocalisés parce que le coût de la main d’œuvre ne leur permettait pas de résister à la concurrence des produits importés. Ce n’est donc pas tant une question de boulet à retirer, ce serait plutôt à la rigueur, une question d’ailes à leur donner à coup de subventions.
Du reste, je ne suis pas du tout certaine que l’Europe ait les mêmes capacités que les USA pour faire croître son économie. Car à la différence des USA, sur le vieux continent, les plus grandes entreprises qui ont beaucoup délocalisé étaient pour la plupart séculaires. C’étaient les fleurons des technologies du siècle dernier. À l’inverse, aux USA, ils sont riches d’entreprises à la pointes des nouvelles technologies et qui, bien qu’elles aient souscrit au modèle fabless, maîtrisent leur savoir-faire, innovent et peuvent même encore révolutionner leur domaine d’activité, maintenant ainsi leur leadership. Inversement, les vieilles industries européennes n’avaient plus rien à révolutionner. Et du coup, c’est sur le coût de production que tout s’est joué, engendrant mécaniquement la perte progressive de ces vieilles technologies. Car lorsqu’une technologie est arrivée à un stade où il n’y a plus de révolution à attendre, lorsque les entreprises n’innovent plus qu’à la marge, comme les constructeurs automobiles, eh bien le risque de se faire rattraper est maximal (surtout si on partage de bon gré ces technologies). Le problème de l’Europe, c’est que ses industries étaient vieilles. Elle vivait sur ses gloires passées.
Alors maintenant la bonne question serait de se demander pourquoi l’Europe n’a pas su se doter de leaders crédibles dans les nouvelles technologies ?