@JPCiron
Les sociétés traditionnelles sont claniques, les peuples se créent et se définissent comme les descendants d’un ancêtre unique dont ils prennent le nom, comme les « gens » à Rome, dans les république italienne, en Écosse ou en Irlande. Quelques familles qui s’installe dans un milieu où les ressources sont abondantes peuvent avoir un développement démographique très important comme les familles françaises qui ont fait souche en Amérique donné plusieurs millions de Québécois en peuu de générations. Des personnes étrangères pouvaient s’agréger aux « gens » de Gêne, de Venise, de Pise si celle-ci l’acceptait, c’est comme une adoption, ils considèraient ensuite qu’ils avaient le même ancêtre commun primordial, bien que ce soit factuellement faux.
Donc, pourquoi le noyau primitif des Hébreux ne serait pas les descendants d’un ancêtre appelé Héber, comme le dit la Bible, trop insignifiant pour laisser des traces historiques, et ayant une industrie trop petite et trop peu originale pour laisse des traces archéologiques ?
On ne connaît pas l’origine des Celtes, ils ne sont mentionnés par les Grecs puis les Romains que plusieurs siècles après leur formation, c’est l’archéologie récente qui a permis de reconstituer leur histoire beaucoup plus ancienne de 1000 ans et leur lieu d’apparition dans l’actuelle Autriche, parce qu’ils ont beaucoup bâti et laissé une une industrie importante dans des tombes monumentales. Si ils avaient été nomades, vivant sous la tente, on n’en saurait pas plus que leur mention par les historiens grecs, et pourtant ils auraient bien existé, eu une langue, des coutumes, une mythologie, etc.. Du reste, on ne sait pas du tout ce que veut dire ce nom de Celte (et de Gaulois), il y a des conjectures qui ne sont que des conjectures.
Donc le fait qu’un peuple hébreux ne soit pas mentionné et n’ait laissé aucune trace archéologiques pendant un millier d’année avant les premiers textes de la Bible ne prouve pas qu’il n’existait pas. Il y a aussi des peuples qui ont laissé des traces archéologiques très importantes qui ont disparu sans laisser aucune trace historique, par exemple ceux qui ont habité la grotte Chauvet dans l’Ariège et laissé une multitude de dessins réalistes d’animaux il y a ... 36 000 ans !!! beaucoup plus anciennes que tout ce qu’on a trouvé au Moyen-Orient.
Vous opposez le principe animiste des religions de certains peuples d’Afrique noire avec celui des divinités surplombantes des peuples orientaux et européens, les divinités immanentes et transcendantes. Les chrétiens luthérien d’Allemagne ont tendance à considérer Dieu comme une divinité immanente, indissociable de la Nature, ce qui se manifeste dans les idéologies (hérésie) romantiques et écologistes qui se sont développées en Allemagne au XIXe et XXe siècle.
Dans son livre Par delà nature et culture, Philippe Descolas distingue quatre types de rapports d’identification de l’humanité au monde : l’Animisme, le Totémisme, le Naturalisme et l’Analogisme, il considère qu’ils sont caractéristiques de certains peuples et de leur métaphysique particulière : le totémisme en Océanie, l’animisme chez les peuples amérindiens d’Amazonie, etc.. Je lui avais dit que c’était une erreur, que les quatre modes d’identification existaient dans toutes les religions, mais à des degrés divers : le catholicisme de Saint Thoma d’Aquin, inspiré d’Aristote, est naturaliste ; culte des reliques dans l’église catholique est animiste ; les lignages nobles des chevaliers catholiques étaient totémiques, l’art baroque de la contr-réforme est analogique, comme toute la science expérimentale fondée sur des proportions.