@Matlemat
Concernant l’abandon du nucléaire, on peut souligner, comme
vous le faites, qu’Il y a
bien eu des problèmes avec l’enfouissement des déchets dans
les mines de sel de Asse II, l’effondrement des
parois et la pollution des nappes phréatiques. Mais si les Allemands l’avaient
voulu, il aurait pu persévérer en tirant profit de leur échec. Il y a bien
d’autres zones d’enfouissements géologiquement plus stables.
L’abandon
du nucléaire en Allemagne résulte surtout de la conjonction de deux choses :
1) L’influence, sur les
gouvernements socio-démocrates ,des « Grünen » opposés à toute électricité nucléaire !
2) Le
fait que les Allemands, trop gourmands, crurent réaliser "le casse du
siècle" en se rabattant totalement d’un point de vue énergétique sur le
gaz russe bon marché. Gravissime erreur dont on voit les conséquences aujourd’hui
! Ils sacrifièrent leur indépendance sur l’autel du gaz russe, et se
retrouvaient dans une contradiction insoluble parce qu’ils ne pouvaient pas continuer
à être les alliés obéissants des USA, dont le but a toujours été de détruire la
Russie depuis la fin de la IIe GM, et en même temps croire qu’ils pourraient
s’enrichir et construire leur puissance économique sur le gaz russe. Il faut lire
le livre de Zbigniew Brezinski (un des théoriciens de la politique étrangère US
en Eurasie), intitulé « le grand échiquier » où il explique que les USA
ne devront jamais tolérer une alliance économique qui les menacerait en Eurasie,
ce qui se dessinait avec une Allemagne qui possédait la puissance industrielle,
et une Russie qui possédait l’énergie.
Vous
voyez ? Les Allemands ont voulu jouer au petit malin qui continuait à obéir aux
USA et en même temps, sacrifiait son indépendance énergétique. Résultat : comme
je l’ai écrit plus dans un commentaire précédent : plus de
gazoducs North Stream, plus de gaz russe bon marché, renchérissement dramatique
du coût de l’énergie, perte de compétitivité de l’industrie lourde dans des
échanges commerciaux mondialisés, de nombreux licenciements, délocalisation
d’usines …. et le gouvernement qui « saute » en partie en raison des
choix énergétiques.
Conclusion : l’indépendance
énergétique est un paramètre capital à prendre en compte dans la
définition d’une stratégie énergétique … Les risques sont énormes. Il me semble
que vous sous-estimez considérablement cet aspect géostratégique.