@lecoindubonsens
À mon avis, il ne faut surtout pas mélanger les objectifs d’une « société » et la vie privée des personnes. D’ailleurs notre société ne se gène pas pour le faire, la prostitution (disons, coucher avec des gens dans le cadre professionnel pour obtenir une promotion, un piston, oui c’est de l’amour, évidemment, pardon) est largement encouragée. Elle sera peut-être obligatoire demain. De même, on ne juge plus les gens selon leurs compétences, mais il faut qu’ils plaisent (avoir de l’humour, de la répartie lors d’un entretien d’embauche est presque plus important, on ne juge pas la compétence d’un individu en 1h), il faut savoir se vendre (même pour un poste non commercial : n’est-ce pas une forme de tyrannie de devoir accepter un système qu’on n’a pas choisi sinon chômage ?). Dans l’ensemble, en exigeant autre chose qu’une pure compétence pour le travail auquel on postule, la société uniformise les individus, les formate, les soumet fortement. C’est comme si on devait se déconnecter de notre personne, ne plus avoir le droit d’avoir des opinions pour être intégré, c’est la voix vers le fascisme (de mon point de vue, on y est déjà complètement, on a la police de la pensée qui est très virulente, voir Covid et Gaza, et un chômage dans toutes les CSP).
Dans un monde libre, il faudrait aussi redéfinir complètement la notion de travail : car pendant qu’il y en a beaucoup qui souffrent au travail (j’en ai fait partie, pourtant bien diplômé : j’ai démissionné), il y a des gens qui ont la « chance » d’être parfois très bien payé à faire quelque chose qui leur plaît. Je pense que ce qui est agréable à faire n’a pas forcément besoin d’être rémunéré. Et s’il faut le faire, alors ce pseudo-travail doit être partagé équitablement entre ceux qui ont les compétences pour le faire (on ne donne pas toute la merde à certains et tout ce qui est bon à d’autres). Je vais prendre un exemple bête : astrophysicien. Ce n’est pas normal qu’une femme de ménage paye des impôts (dans sa TVA, etc...) pour que certains fassent de la recherche en étant bien mieux payé qu’elle. Ce n’est pas non plus normal qu’elle paye son yaourt plus cher pour qu’un footballer ou un comédien gagne 100 fois son salaire (publicité).
Donc si la société se charge du bonheur des gens, on doit s’attendre au pire (surveillance, uniformisation des esprits, oppression, soumission, ...). La société doit donner un cadre pour permettre des échanges efficaces tout en interdisant l’exploitation (l’exploitation est la base de notre système et même si certains s’imaginent que notre système est efficace, et bien c’est une dans les faits une vraie catastrophe : obsolescence programmée, absence de résilience par absence d’autonomie, etc...). La société doit aussi permettre de s’épanouir (une formation pour l’utilitaire mais aussi pour se divertir activement dans son temps libre) dans l’ordre et la paix avec un système non hiérarchique, sinon, fatalement, la force sera mal utilisée par une poignée de fous un jour ou l’autre : le fascisme se nourrit de l’obéissance, d’un système hiérarchique à la base : les militaires et policiers devraient être les individus les plus responsables possibles, pas les plus obéissants. Mais à mon avis, elle ne doit pas faire grand chose d’autre.