@Durand : « dénonçant la vente des indulgences et critiquant la corruption au sein de l’Église. Cette pratique, consistant à accorder des réductions de peines après la mort en échange d’une somme d’argent, était très répandue à l’époque et suscitait de vives critiques, notamment sur le fait que le salut ne pouvait s’acheter. »
Cette présentation qui est celle des luthériens est complètement fallacieuse, ce qui était refusé par Luther c’était le possibilité d’absolution ou de pardon par le sacrement de pénitence (la confession) qui nécessite trois conditions :
— d’abord reconnaître et avouer qu’on a commis des fautes, des pêchés, et provoqué du mal (par exemple en volant ses clients ou ses employés, en calomniant, en abandonnant ses enfants naturels)
— ensuite avoir le désir sincère de ne plus recommencer,
— et aussi faire pénitence et réparer tous les dommages causés, soit directement par exemple en restituant des choses volées ou en recherchant ses enfants naturels pour les reconnaître et les doter, soit si ce n’est plus possible, en faisant un autre bien pour compenser, c’est-à-dire contribuant à des oeuvres pieuses ou charitables (donation pour créer des bourses de collège, des lits d’hôpitaux, des soupes ou des ateliers de charités, construire des orphelinats, des léproseries, des hôtels-Dieu, des églises, des chapelles, des refuges pour les anciennes prostituées, pour les innombrables ordres religieux (ordre des Lazaristes s’occupant des fous, Ordre de la Mercie pour rechercher et racheter les captifs des barbaresques, bénédictins pour copier, traduire et conserver les manuscrits antiques, Ordre cistercien pour développer l’agriculture, la sidérurgie, l’urbanisme, chanoines pour les écoles primaires gratuites). L’idée était que chacun pouvait compenser des actions malfaisantes et malveillantes par des bonnes actions encore plus grandes, compenser l’avarice et la cupidité, par de la générosité, pas du tout d’acheter au pape un tiquet d’entrée au Paradis, c’est une carricature ridicule.
Toutes les oeuvres pieuses et charitables de l’église catholique qui étaient innombrables et variées (l’ordre des pontonniers construisait des ponts pour passer des gués dangereux, les bénédictins défrichaient et drainent des terres, tout le secteurs de l’instruction publique, de la recherche, du social, de la culture, de l’administration était fait gratuitement par l’église, le premier hôpital public du monde a été créé au Ve siècle suite à une riche donation à l’église de Marseille) étaient financés par des dons allant des quêtes à des donnations très importantes par des riches bourgeois ou des seigneurs. Luther lui-même, comme moine augustin, vivait de ces libéralités.
Selon Luther, l’homme était prédestiné avant la naissance au salut ou à la damnation éternelle, la possibilité de rédemption par les oeuvres n’existait pas, ni celle d’absolution par la confession, il fallait faire partie à la naissance du nombre des élus (comme lui). Le signe de cette prédestination divine était l’enrichissement terrestre, l’église interdisait l’usure, il l’a rétablie. A la suite de Luther, il y a eu des guerres civiles atroces entre les différentes sectes réformées, les Moraves, les Anabaptistes en Allemagne, les puritains en Angleterre, etc.. Pendant sa dictature théologique à Genève, Calvin a fait condamner au bûcher et exécuter un de ses opposant, Michel Servant, c’était une république de banquiers, imposée par la terreur, elle a été le modèle de celle de Hollande, puis de Cromwell en Angleterre, puis de la Terreur en France.