@sylvain
Il me reste à te remercier. C’est une lacune dans mon article de ne pas avoir parlé des « révolutions de couleurs » car c’est un point sur lequel il y a eu des dissensions entre Poutine et Bush. Je vais donc ajouter le chapitre suivant dans une nouvelle version pour mon blog de Médiapart. À placer entre le sommet OTAN Russie de 2002 et le discours de Poutine de 2007.
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Le
sommet Bush-Poutine de 2005
Des
divergences vont apparaître dès les premières années de la mise en place du « Conseil
OTAN-Russie » entre George W. Bush et Vladimir Poutine. Lors de leur
rencontre du jeudi 24 février 2005 à Bratislava (Slovaquie) des différences d’appréciations
apparaissent sur ce que la presse a appelé les « révolutions de couleurs ».
A savoir ;
- La révolution
de velours, Serbie, octobre 2001.
- La révolution
des roses Géorgie, novembre 2003.
- La révolution
orange Ukraine, décembre 2004.
- La révolution
des tulipes Kirghizstan, mars 2005.
Il s’agit
de soulèvements populaires qui aboutissent au renversement du gouvernement de
ces pays. La démocratie (pouvoir du peuple) ne pouvant pas se manifester par
des élections apparaît dans des manifestations. À chaque fois, le pouvoir se
crispe puis finit par céder. Le gouvernement des USA appuie ces mouvements. Il
souhaite davantage de libertés et de démocratie pour ces pays. Cela ne signifie
nullement que les USA agissent sournoisement, via la CIA, pour provoquer ces mobilisations, comme cela sera dit par ceux qui soutiennent Poutine.
Poutine
et Bush restent pour l’essentiel en accord. Ils veulent maintenir et consolider
le capitalisme qui vient d’être rétabli. Bush s’est engagé à coopérer avec Poutine
pour faire entrer la Russie dans l’Organisation mondiale du commerce. Cette entrée
à l’OMC est pour Poutine un objectif prioritaire depuis son arrivée au Kremlin
en 2000. La Russie était, en effet, le seul grand pays à ne pas en être membre. Cependant, Bush souhaite plus de démocratie et de liberté sans pour autant encourager
les « révolutions de couleur » au point qu’elles pourraient échapper complètement
au pouvoir de Poutine. Mais, Poutine se sent tout de même menacé par ces
mobilisations. Il
vit mal le soutien américain à ces mouvements révolutionnaires d’Europe de
l’Est. Il perçoit ce soutien comme une ingérence dans sa sphère d’influence
naturelle.
D’autres
points de désaccord sont évoqués. Le gouvernement américain est irrité par
l’attitude de Poutine, qui veut poursuivre sa coopération avec l’Iran dans le
domaine nucléaire. Il est aussi en désaccord avec la vente de missiles à la
Syrie.