« À vous les femmes, il revient d’être sentinelles de l’invisible » (Jean-Paul II, Lourdes, 15/08/2004)
Marie (Magda) et l’origine de l’Immaculée Conception :
Marie fut appelée pure et immaculée bien longtemps avant l’introduction de ce dogme dans l’Église. En cela, elle ne fit que bénéficier de la loi qui s’étendait à tout le sexe féminin. Mais il fallut une circonstance pour que l’on affirmât avec tant d’exagération et de louanges inusitées une qualité que toutes les femmes possèdent dans l’ancienne religion.
Cette circonstance, c’est l’offense que lui firent les prêtres de la Synagogue en la déclarant pécheresse ou impure et en l’empêchant sous ce prétexte de pénétrer dans leur Temple. C’est cette accusation que le second Christianisme mettra dans la légende de Marie Magda, devenue Marie-Madeleine, la pécheresse repentante.
L’indignation causée parmi les premiers Chrétiens, qui avaient fait refleurir l’enseignement de la loi des sexes, base de la morale naturelle, détermina un entraînement dans une voie de réaction contre les outrageurs.
Un auteur fort ancien, Chrysippe, dont on fait un prêtre de Jérusalem, mais sans doute du premier Christianisme, après avoir donné à Marie le titre d’immaculée, ajoute qu’ « elle n’a rien de commun avec son peuple pervers, elle qui, de sa nature sans reproche et sans péché, ressemble à la rose plantée sur un sol hérissé d’épines ».
Ce qui prouve que cette question était discutée, c’est cette phrase de saint Jean Chrysostome, à propos de la conception de Marie : « Ne poussons pas plus avant dans ce mystère et ne demandons pas comment le Saint-Esprit a pu opérer cette merveille dans la Vierge ; cette génération divine est un abîme très profond, que nul regard Curieux ne peut sonder » (Serm. IV). Il appelle Marie « Vierge Très Sainte, immaculée, bénie par-dessus toutes les créatures ». Il affirme que tout a été sauvé dans la Vierge : Merito ergo Virgini. Une fois cette voie ouverte, tous les autres Pères de l’Église ne firent plus qu’amplifier l’idée qui leur était suggérée ; c’est toujours ce qui arrive.
L’abbé de Celles dit : « Tu es toute belle en ta conception, ayant été créée le temple de Dieu. La tache du péché, soit mortel, soit véniel, soit originel, n’a jamais infecté ton âme. »
Saint Jérôme la compare à la nuée du jour qui n’a jamais connu les ténèbres.
Saint Ambroise (IVème siècle) la compare à une tige droite et luisante où il ne s’est jamais trouvé ni le nœud du péché originel ni l’écorce du péché actuel : Virgo in quâ nec nodus originalis, nec cortex actualis culpae fuit.
« Par quel éloge pourrais-je exalter ta virginité sainte et sans tache ? », dit l’Église dans un cantique.
La conception immaculée de la Femme était une croyance universelle, elle se retrouve chez tous les peuples, elle est partie intégrante de toutes les religions ; bien plus, on ne peut pas faire de religion sans elle, puisqu’elle implique la connaissance du divin et le sacrifice de l’orgueil de l’homme. Mais cette connaissance était déjà en partie perdue, altérée, malgré tous les enseignements donnés pour en conserver le souvenir, malgré les précautions prises pour éviter les équivoques. Ainsi, les premiers Chrétiens représentaient les Vierges enceintes, et même aussi les chérubins qui les accompagnaient, pour faire bien comprendre que la Virginité de la Femme n’est pas dans le sexe, mais dans l’Esprit, et que toutes ont en elles la sagesse incréée qui est le Verbe.
On sait ce que les Catholiques ont fait de ce dogme, un fait surnaturel, alors qu’il n’y avait là qu’un fait naturel concernant toutes les femmes.
Une question se pose ici : où le Catholicisme a-t-il pris le culte de Marie, puisqu’il n’est pas indiqué dans les Évangiles qu’il a acceptés ?
Il a tout simplement continué le culte de Myriam et a pris dans l’histoire de cette grande femme des données qu’il a introduites dans l’histoire de la Vierge Marie. C’est le prestige qui s’attachait au nom de la grande Myriam (voir l’article sur l’Israélisme) qui donna tout de suite de l’autorité et de la sainteté à la nouvelle Marie qu’elle allait représenter. Les souvenirs de Marie l’Égyptienne, ses légendes, furent introduits dans l’histoire de la Vierge Marie.
L’abbé Orsini dit (dans l’Histoire de la Vierge Marie, t. I, p. 288) : « Marie fut la colonne lumineuse qui guida les premiers pas de l’Église naissante. L’Étoile des mers réfléchissait encore ses plus doux rayons sur le monde renouvelé et versait de bénignes influences sur le berceau du Christianisme. »
Or le Christianisme qui s’est occupé d’une Marie, c’est celui de Johanna ; ce n’est pas, celui de Paul, qui était venu combattre la Femme et qui, loin de glorifier Myriam la grande, en fit la Magdeleine pécheresse et repentante, suivant la tradition haineuse de la Synagogue.
Marie de Magdala, c’est Myriam calomniée, avilie, outragée ; on la fait repentie et humiliée. Quelle profanation !...
L’histoire de Jésus ayant été copiée sur celle de Jean, la mère de Jésus fut d’abord la copie d’Elisabeth, mère de Jean.
Les Arabes et les Musulmans donnent comme père à Marie Amram, qui fut père de la Myriam dont on fait la sœur de Moïse. Sa mère se nommait Hannah, qui veut dire gracieuse, et aussi louange.
Ce nom Hannah devint Anna, Anne. Il semble être la moitié de lo-hanna.
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