Ce n’est pas sévère, c’est ce que j’attendais en brossant le schéma. Le statut de spécialiste, je vais vous faire une confidence, n’est pas du tout acquis pour le moment. Dire ce que j’ai dit est une bravade. Au sein même des MG, j’en connais qui trouvent que c’est ridicule voire négatif car cela signe la fin de notre particularité. Etre tous des spécialistes reviendrait à perdre notre humanité, autrement dit. Comme si nous avions le monopole du cœur !o)
L’avantage de la « spécialisation du MG » ne se situe pas là. En rappellant l’unité qui repose sur le serment d’Hippocrate, cette philosophie du service au malade, elle remet les médecins dans la bonne voie. Elle autorise la lutte pour une meilleure pratique dans laquelle n’entrerait pas les compérages et autres aproximations. La dichotomie me parait marginale à notre époque. Vous avez raison de souligner l’angélisme du schéma alors que la réalité est celle d’un parcours de soins bien libéral. Admettons, sans vouloir froisser personne que certains confondent libéralité de la pratique avec libéralité du portefeuille : vous l’avez dit, les associations de malades, l’internet offrent un contre-pouvoir au patient et c’est stimulant, je ne le refuse pas. Prendre le temps de discuter de (même) n’importe quel sujet sur lequel il y a matière est enrichissant, soi parce que le patient nous apprend effectivement quelque chose et alors, ça s’appellera expérience, soit parce la contradiction qu’on lui apporte sera fondée sur des arguments acceptables. Le patient peut tout aussi bien s’opposer à des honoraires hors du tact et de la mesure, ce qui est sanctionnable par l’Ordre.
Non, la majorité d’entre nous n’est pas resté avec ses cours de PCEM comme viatique. Comme n’importe dans quelle autre profession, vous trouverez tous les niveaux. L’inégalité est naturelle, dans les caractères, depuis l’assidu jusqu’au négligent. Théoriquement, on va compter les points en 2010, pour avoir une accréditation, ou quelque chose comme ça. Personnellement, je n’ai pas attendu une carotte ou un bâton pour évoluer. S’adapter ou mourir. Pour plus de précisions sur l’ absence de formation, sur l’aspect petit commerce, je vous renvoie à 2 sites pour des chiffres précis. < http://www.espacegeneraliste.info/Faits-et-chiffres > < http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8368.asp > .
Même l’Académie de Médecine réfléchit au sujet :http://www.academie-medecine.fr/actualites/rapports.asp
Le généraliste du squelette : ne résumons pas la rhumatologie à l’ostéopathie. Mon propos était « la pratique de l’ostéopathie chez un MK », non pas l’articulation entre ostéopathes et médecins. A ce que je sache, les ostéopathes ont obtenu la publication de décrets qui régissent leur profession mais rien n’est réglé pour le partage du secret médical. C’est pour cela, je crois, qu’il est encore difficile pour eux d’avoir une place dans le schéma de santé. Un dernier mot là-dessus : en rhumatologie comme en médecine du sport, il y a un traitement qui est souverain : le repos. Ajoutez quelques indications de mouvements décontractants ou posturaux et les gens géreront eux même leurs contractures et autres fatigues tendineuses.